À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une nouveau-née abandonnée sur la route est recueillie par les gens d’un village. Certains croient qu’elle est l’œuvre du diable. Devenue adolescente, elle est violée par le maire. Elle fuit jusqu’aux marais où elle meurt. Plus tard, Éric, qui longe les marais de nuit, rencontre son fantôme. L’expérience le terrorise ; il tombe malade et finit par mourir.
Commentaires
Comme les objets dans Ubik de Philip K. Dick qui régressent vers des incarnations passées, la littérature de genre produit régulièrement des textes qui pourraient avoir été écrits 20, 30, 50 ans auparavant. Ici, tous les records sont battus : « Ophélie l’orpheline » flaire bon la fin du dix-neuvième siècle.
Nulle ombre de parodie à l’horizon. Le style emphatique, les « renards habiles » et autres « cerfs craintifs » qui portent la nouvelle de la mort d’Ophélie à la création toute entière, tout cela est très sérieux. Mais même en mettant de côté l’archaïsme du texte, ça ne marche pas. Pourquoi l’Église croit-elle qu’Ophélie est l’œuvre du diable ? Qu’arrive-t-il au maire qui a été surpris sur le fait ou presque ? Pas de réponse. Le passage au point de vue d’Éric fonctionne mal et donne l’impression d’une rupture, quand on pensait que c’était l’histoire d’Ophélie que l’auteur nous contait.
D’ailleurs, la faiblesse cardinale du texte est là : « Ophélie l’orpheline » est une simple histoire de fantôme, qui n’aurait été intéressante que si elle avait été publiée en 91 – 1891, s’entend. [YM]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 287.