À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
À chaque siècle à peu près, un orme décharné, sans feuilles et desséché se survit en accaparant la vie d’un être humain venu le contempler de près.
Commentaires
Quoi qu’on en pense, la littérature policière n’est pas une littérature de l’énigme puisque la solution est généralement révélée à la fin. La véritable littérature de l’énigme, c’est le genre fantastique qui l’assume car les faits troublants (métamorphose, métempsycose, télékinésie, etc.) ne trouvent aucune explication logique, le seul recours du lecteur-enquêteur étant souvent le symbolisme.
Si le fantastique est un genre littéraire rempli de sous-entendus, de clefs et de symboles, il lui arrive aussi de n’avoir pas la prétention de transmettre une leçon philosophique quelconque.
C’est le cas, je crois, de « L’Orme centenaire » de Michel Bélil. Ce petit conte oppose la pérennité de la nature à la brièveté de la vie humaine. Et puis après ? Qu’est-ce qui est préférable ? Survivre péniblement pendant des siècles ou vivre pleinement pendant quelques décennies ? N’étant pas moraliste, l’auteur ne répond pas, du moins pas directement, mais il n’en démystifie pas moins l’expression solide comme un arbre.
La manière de Michel Bélil rappelle ici celle de Roch Carrier dans Jolis Deuils. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 29-30.