À propos de cette édition

Éditeur
Boréal
Titre et numéro de la collection
Inter - 17
Genre
Fantastique
Longueur
Novella
Format
Livre
Pagination
124
Lieu
Montréal
Année de parution
1991
ISBN
9782890524330
Support
Papier
Illustration
Caroline Mérola

Résumé/Sommaire

Pendant une séance de yoga, la jeune Annie se découvre une faculté insoupçonnée : elle peut se livrer au voyage astral. Après deux tentatives peu concluantes de survoler sa propre classe durant un examen pour copier les réponses, Annie se rend en esprit au pays de sa meilleure amie, la Moldavie. Puis, toujours en astral, elle remonte le temps jusqu’à l’époque où sa propre mère était fillette, et dans le futur proche pour faire connaissance avec la nouvelle amie de son père.

Elle voit aussi à quoi ressemblait, adolescent, le professeur de danse qui vient de lui faire des avances un peu trop directes. Elle se découvre même capable de télépathie, ce qui lui permet de constater que son père est aussi timide qu’un adolescent face à sa nouvelle amie. C’est toutefois sans l’aide de ses facultés surnaturelles qu’Annie trouvera l’amour auprès du seul garçon de ses cours de danse.

Commentaires

La narration en je, adressée au lecteur, est très bavarde, émaillée de digressions en forme d’apartés. Si l’intention était d’imiter le discours intarissable d’une adolescente bavardant avec une copine, c’est réussi. C’est que, pour l’auteure, la parole a des vertus absolues : il faut se confier, s’ouvrir, se mettre à nu. Pour le lecteur qui n’embarque pas (comme pour la personne qui attend après la ligne téléphonique), c’est exaspérant.

Constatons dès le départ que l’auteure n’a pas voulu écrire un roman fantastique. Elle a probablement emprunté le thème du voyage astral sans même savoir que son caractère surnaturel en faisait un thème fantastique. Pour Paule Brière, rédactrice plutôt associée à la « croissance personnelle » et à la mode des sages-femmes, le voyage astral ne semble être qu’un exercice avancé de yoga et de connaissance de soi. Il ne faut donc pas se surprendre que son personnage, Annie, fasse du voyage astral un usage aussi banal. L’aventure est bien la dernière chose à laquelle pensait son auteure, et il ne fallait surtout pas s’éloigner du quotidien : « Qu’est-ce que je vais porter pour sortir ? », « Quand est-ce que ma mère va me laisser aller à une disco ? », « Que faire pour ne pas pocher mon examen de maths ? », voilà les motivations exaltantes de cette jeune héroïne de roman réaliste, aussi appelé roman mimétique parce qu’il imite le réel.

Tout y passe donc, des parents séparés au féminisme radical, des premières menstruations à une (très brève) agression sexuelle, en passant par la nouvelle blonde du père (issue d’une minorité ethnique, c’est tellement politiquement correct), la nécessité de dire ses émotions et son vécu, le fait que le sexe et l’amour sont deux choses bien distinctes, sinon opposées. Quel ennui ! [DS]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 42-43.

Références

  • Guindon, Ginette, Lurelu, vol. 15, n˚ 1, p. 14.
  • Lavigueur, Yolande, Le Devoir, 14-03-1992, p. D-4.
  • Lortie, Alain, Solaris 100, p. 57-58.
  • Maldague, Corine, Québec français 88, p. 121.
  • Sarfati, Sonia, La Presse, 02-02-1992, p. C 3.