À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Maxime visite un parc d’attractions en compagnie de ses parents et de ses deux meilleurs amis, Pouce et Jo. Avant de partir, les trois compagnons visitent la Maison des miroirs. C’est en sortant de l’attraction, déçus, que tout devient étrange : les parents ont disparu, les montres sont arrêtées, la nuit est tombée trop rapidement, le parc est trop grand et trop plein de gens… Les amis rencontrent d’abord la Grande Alice, la plus petite femme au monde et diseuse de bonne aventure. Elle leur donne un conseil : « Dites oui ! » Les compagnons poursuivent leur recherche, se demandant comment sortir de ce lieu inquiétant. Ils rencontrent un démon vendeur de barbe à papa, une grosse femme à barbe, des clowns qui attaquent à coup de tomates, un homme à deux têtes, et toujours ce dessin, un masque vert avec une bouche souriante. Maxime réalise alors l’importance des mots de la Grande Alice ; il faut dire oui aux offres faites par ces phénomènes de foire.
C’est ainsi que Pouce combat un hercule, que Jo se fait couper en deux et que Maxime affronte trois lions. Le démon vendeur de barbe à papa dévoile alors sa véritable identité : Dieu du Cirque et Guide de l’Univers de la Fête. Il révèle son véritable visage : un masque vert à la bouche souriante. Les trois amis devaient effectivement dire oui au Grand Jeu cosmique, équivalent de la Vie, pour quitter cet endroit. Les copains réintègrent leur univers, heureux de retrouver leur monde. Cinq minutes à peine se sont écoulées depuis leur entrée dans cette attraction particulière.
Autres parutions
Commentaires
Denis Côté signe ici la cinquième aventure de la série des Maxime. Encore une fois, les trois amis attachants et sympathiques sont confrontés à un élément fantastique. Cette fois-ci, ils se retrouvent dans un univers parallèle où le temps est suspendu. Le lecteur saute donc à pieds joints dans le thème souvent exploité du cirque, du carnaval joyeux en apparence, mais qui cache en réalité un côté très sombre. Nous sommes ainsi entraînés, et ce dès la première page du texte, dans une intrigue pleine de rebondissements où actions, mystères et émotions sont au rendez-vous. Les héros, privés de la présence rassurante de leurs parents (la disparition des parents de Maxime est d’ailleurs la première constatation et inquiétude des personnages à leur sortie de la Maison des miroirs, la deuxième phrase du roman), doivent trouver seuls la solution afin de quitter cet univers somme toute assez angoissant. Ils devront ainsi se montrer forts, faisant face à leurs faiblesses, en affrontant chacun une épreuve choisie par le hasard. À la fin, le lecteur a droit à une morale, dénuée de subtilité : « […] il faut dire oui à la Vie, même quand elle nous malmène un peu. » Ce parc d’attractions est donc une métaphore de la vie. Avec la série d’épreuves que les héros doivent traverser, Le Parc aux sortilèges se présente comme une sorte de récit initiatique, où les jeunes accèdent à la vie par eux-mêmes, sans l’aide des adultes.
Bien écrit, le texte de Côté s’appuie en outre sur une intrigue bien menée et sans passage inutile. C’est d’ailleurs par le souci accordé à l’écriture que le lecteur ayant un peu d’expérience trouvera du plaisir à lire cette histoire intéressante, mais plutôt simpliste et prévisible. En fait, le roman est adapté aux jeunes qui font leurs premiers pas dans le monde de la lecture de romans. Le texte est parsemé de clins d’œil humoristiques qui feront sourire, par exemple lorsque la diseuse de bonne aventure, dans un excès de « rectitude politique », affirme qu’elle préfère l’expression « voyante extra-lucide ». La narration est parsemée d’expressions, de formulations heureuses, qui rendent la lecture très agréable, amusante et vivante.
Le roman de Côté, qui a reçu le Prix du livre M. Christie, est une réussite. On peut comprendre sa popularité auprès des jeunes. L’auteur leur fait vivre les aventures troublantes, mais enrichissantes, de trois amis qui ont vécu et qui vivront encore toutes sortes de péripéties plus étranges les unes que les autres. [LA]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 54-56.
Références
- Anctil, Mélissa, imagine… 71, p. 136-137.
- Chaput, Nicole, Lectures, vol. 1, n˚ 7, p. 13.
- Desroches, Gisèle, Le Devoir, 19/20-02-1994, p. D4.
- Frenette, Jean, Québec français 95, p. 111.
- Lortie, Alain, Solaris 109, p. 56.
- Luneau, Pierre-Greg, Lurelu, vol. 17, n˚ 2, p. 15-16.
- Martin, Marie-Thérèse, Temps Tôt 30, p. 55.
- Sarfati, Sonia, La Presse, 10-04-1994, p. B6.