À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un hobbit de la Comté, appelé Danïn, s’efforce de rédiger la préface d’une liste des écrits de maître Tolkïn, l’auteur du Seigneur des Anneaux. Il lui semble d’abord que le propos de l’œuvre est le regret du temps passé, la mélancolie que suscitent l’évanescence des choses et la nostalgie des idéaux de jeunesse de l’auteur comme du lecteur… Danon, le collaborateur de Danïn, apporte de nouvelles références, mais les deux hobbits décident de passer le reste de l’après-midi au soleil, à se replonger dans la prose de Tolkïn. Resté seul, Danïn se souvient alors que le roman de Tolkïn est aussi celui du départ et du voyage.
Commentaires
Sous le couvert d’une intrigue cousue de fil blanc, l’auteur nous offre une méditation sur les thèmes principaux du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Le projet d’une médiagraphie exhaustive des ouvrages de Tolkien en est un sur lequel Daniel Coulombe et l’auteur travaillent depuis une douzaine d’années. Daniel Sernine livre donc un échantillon des réflexions que lui a inspirées l’écriture de la préface d’un ouvrage réel.
Néanmoins, l’auteur marie bien l’examen de deux thèmes successifs au mouvement de l’histoire. Danïn est d’abord découragé par l’idée que Le Seigneur des Anneaux a pour sujet la perte de tout ce qui est beau et glorieux. Cette conviction qui s’impose à lui n’a rien de gai et elle l’amène à se pencher sur l’existence de Tolkien, attristée par des disparitions et des expériences tragiques.
Mais l’arrivée de Danon force Danïn à défendre la médiagraphie qui se dessine. Renoncer à l’exhaustivité rêvée répondrait aux renoncements et sacrifices des personnages de Tolkien. C’est lorsque Danon repart et que Danïn s’est laissé emporter de nouveau par le charme du Seigneur des Anneaux que celui-ci comprend que c’est aussi le roman des départs… Et du départ.
Le texte se conclut sur une rêverie où Danïn songe à partir par les routes et chemins de la Comté. Car si certaines pertes sont particulièrement douloureuses, il faut d’abord être parti à la rencontre de ce dont la vie nous séparera. Comme témoignage et comme méditation sur l’œuvre de Tolkien, cette petite nouvelle est, dans sa modestie même, parfaitement réussie. [JLT]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 156-157.