À propos de cette édition

Éditeur
Héritage
Titre et numéro de la collection
Katimavik - 5
Genre
Science-fiction
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
265
Lieu
Saint-Lambert
Année de parution
1975

Résumé/Sommaire

Les jumeaux Patrick et Sophie passent leurs étés au chalet acheté en Gaspésie par leurs parents. Ils jouent avec Jonas, leur ami micmac, ou rendent visite à leur voisine, Mademoiselle Bibliothèque. Cette année toutefois, les choses sont différentes, puisque trois étrangers habitent temporairement la maison de celle-ci. Monsieur Patrick, monsieur Barthélémy et oncle Toc ont tous un comportement étrange. Heureusement pour Jonas et les jumeaux, Mademoiselle Biblio­thèque leur fait cadeau de Boris, un chaton, dont ils prendront plaisir à s’occuper.

Un jour, Boris se sauve dans la grange, et lorsque les trois amis y entrent pour le retrouver, ils découvrent ce qui ressemble à une fusée. Curieux, et n’ayant toujours pas retrouvé le chat, ils entrent dans la fusée pour l’explorer. Soudain, les portes se ferment et le trio se trouve prisonnier d’une petite salle peinte en rose, où s’était réfugié Boris. En fait, cette fusée est une machine à voyager dans le temps, construite par monsieur Barthélémy afin que monsieur Patrick, qui est archéologue, puisse étudier le passé directement.

En allant chercher une trousse de premiers soins, monsieur Patrick découvre les passagers clandestins. Une fois parvenus en 1380, les jumeaux sont enlevés par la tribu des Micmacs qui habite les terres où se trouvera, presque six cents ans plus tard, la maison de Mademoiselle Bibliothèque. Après de nombreuses péripéties, les jumeaux, Jonas, monsieur Patrick et monsieur Barthélémy se découvrent responsables des divers éléments archéologiques trouvés sur le site, dont un dessin de chat, Boris, sur la paroi d’une grotte à proximité. Lors de leur retour dans le présent, les voyageurs du temps sont accueillis par des journalistes qui veulent tout savoir sur leur voyage.

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Commentaires

Patrick et Sophie en fusée est le onzième roman de Monique Corriveau, mais sa première incursion en science-fiction. Bien que l’ensemble de son œuvre ait été récompensé par différents prix, et qu’elle soit considérée, à juste titre, comme une pionnière de la littérature jeunesse québécoise, ce roman souffre de nombreuses lacunes. Les descriptions de la fusée sont réduites au strict minimum, ce qui correspond à une enfilade de pièces peintes de différentes couleurs, ainsi qu’un ou deux tableaux de bord sommairement mentionnés.

De la même manière, le concept scientifique qui permet à la « fusée » de voyager dans le temps n’est jamais décrit. L’auteure se borne à mentionner que le procédé est très simple, si simple qu’un enfant le comprendrait. Tout ce qu’on sait, c’est que pour reculer dans le temps, la fusée vole en orbite autour de la Terre en suivant le sens inverse de sa rotation, jusqu’à arriver en 1380. Quant au carburant permettant d’alimenter la fusée durant le voyage temporel, il n’y a que monsieur Barthélémy qui en connaisse la nature. Puisqu’il refuse d’en dé­voiler le secret aux autres personnages, le lecteur n’a aucune idée de la nature de ce carburant.

Finalement, l’auteure ne mentionne absolument rien des instruments de navi­gation de la fusée, qui permet quand même à monsieur Barthélémy de se poser avec précision au même endroit à l’aller comme au retour, en plus d’indiquer l’année exacte où les voyageurs se situent dans le temps. Bref, l’auteure n’est visiblement pas à l’aise dans la science-fiction, et elle semble utiliser le contexte du roman jeunesse pour en dire le moins possible au sujet de la science et des technologies mises en scène dans le récit.

En fait, l’intrigue elle-même est truffée de paradoxes temporels qu’on re­trouve régulièrement dans les œuvres science-fictionnelles plus faibles. Au début du roman, certains éléments archéologiques (une peinture rupestre représentant probablement un chat, des morceaux de poterie et un collier gravé) sont trouvés par différents personnages. Mais lors du voyage en 1380, on réalise rapidement que ce sont les jumeaux (et le chat Boris) qui sont responsables de ces éléments. Cela pose la question de la chronologie des événements et des lignes temporelles. Si les jumeaux n’avaient jamais voyagé dans le passé avant ce voyage, comment pouvaient-ils déjà être responsables de ces éléments ? Notons également un morceau de poterie que Patrick a lancé dans le lac l’été précédent qui se trouve miraculeusement dans la même caverne lors de leur retour dans le présent.

Finalement, la durée du voyage dans le temps et de leur séjour dans le passé est également sujette à caution. En effet, les voyageurs ont mis trois jours pour se rendre en 1380, où ils sont demeurés environ une semaine. Le voyage de retour leur a pris cinq jours, puisqu’ils voyageaient dans le sens de la rotation de la Terre. Pourtant, lorsqu’ils reviennent dans le présent, on apprend qu’ils ne seraient partis que vingt-quatre heures.

Bref, malgré la qualité globale du style et de l’écriture, ce roman ne présente aucun intérêt. [PAB]

Références

  • Le Brun, Claire, imagine… 15, p. 88.
  • Lortie, Alain, Requiem 15, p. 16-17.