À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Perreault décide de se rendre à un lavoir où il n'est pas allé depuis longtemps. Il se souvient qu'il restait ouvert très tard et il lui faut absolument laver cette chemise pour demain s'il veut la porter pour une entrevue cruciale. Mais la sécheuse où il voit la chemise virevolter ne semble plus vouloir s'arrêter. D'ailleurs, il n'y a aucun interrupteur visible. Énervé, il veut sortir dehors. La porte refuse de s'ouvrir.
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Commentaires
Le fantastique de Pellerin est souvent ténu, timide. Il entre toujours par la porte arrière, sans se faire remarquer, s'excusant presque à l'avance de devoir faire son apparition.
En fait, l'auteur s'attache surtout à décortiquer les menus faits de la vie, ces actions banales qui occupent une bonne partie de notre vie et auxquelles personne ne semble attacher beaucoup d'importance. Dans « Perreault au lavoir », Pellerin s'amuse bien sûr à démonter cette tranche de vie peu reluisante qui consiste à laver son linge sale hors de la famille, mais il jette en plus un regard acerbe sur les conséquences d'un urbanisme aveugle à la dimension humaine, sur les récriminations qui naissent à la rencontre de conditions sociales différentes. Témoin lucide d'une époque difficile, l'auteur tend à l'élever au rang d'œuvre d'art en la morcelant en multiples petits tableaux, comme celui-ci.
Le fantastique de Pellerin sert alors à encadrer et à mettre en valeur une œuvre, somme toute, essentiellement réaliste. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 89.