À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Patrick Moreau habite l’Ontario, il a trente-trois ans, travaille comme professeur de français et est marié à une populaire auteure de polars. Il n’est pas heureux dans cette vie, il a la nostalgie de sa jeunesse quand il était un punk, un anticonformiste, un révolté. Il s’ennuie surtout de son copain Robin Paquette, avec lequel il a fait mille folies et mille projets. Il convainc son épouse de le suivre à Jonquière, poussé par le besoin de savoir ce qui est devenu de Robin. Après quelques recherches, il retrouvera son ami, curieusement inchangé depuis toutes ces années.
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Commentaires
Je dois confesser que jusqu’à présent, Stanley Péan est un auteur qui ne m’avait pas tout à fait convaincu. Certes, techniquement il sait écrire. Ses personnages sont variés et attachants, il peint habilement les atmosphères, et les éléments de la culture haïtienne, parfois à l’avant-plan, parfois en filigrane, confèrent à certains de ses textes un cachet tout à fait sympathique. Mais côté imaginaire fantastique, ce n’est pas toujours très original. Et puis, peut-être parce qu’il écrit trop, trop vite, ses nouvelles m’ont toujours laissé une impression d’inachèvement.
Je précise tout de suite que je n’ai pas lu toutes les nouvelles de Péan – il écrit tellement ! – mais en ce qui me concerne, « La Persistance de la mémoire » est son premier texte qui m’a plu sans réserve. J’ai été touché par la description d’un ex-punk hanté par les souvenirs d’une jeunesse révoltée, et il faut rendre hommage à l’habileté de l’auteur qui réussit à nous rendre poignantes les angoisses d’un personnage a priori antipathique. Comme toujours chez Péan, l’argument fantastique est un peu ténu, mais l’intérêt est ailleurs, dans la recherche de l’identité et la nostalgie de l’enfance. Faut-il s’étonner qu’un Haïtien décrive avec autant de justesse le mal de vivre d’un marginal québécois vivant en Ontario ? L’aliénation culturelle a peut-être le même arrière-goût pour tous les peuples.
En publiant cette nouvelle comme premier texte de son premier numéro, le nouveau fanzine Temps Tôt démarre en lion. Alors bravo ! [JC]
- Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 150-151.