À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Depuis sa naissance, une jeune fille lance trois petits cris à toutes les quinze minutes. Son père veut la marier au fils de son patron tout en lui cachant le mal dont elle souffre. La jeune fille fait involontairement échouer l'affaire quand le cheval de son soupirant se met à chier.
Commentaires
Cette nouvelle de Gagnon est assez typique du recueil. On y trouve une obsession pathologique – celle de la propreté excessive – doublée d'un handicap bizarre. Le motif est à peine fantastique et il est encore plus ténu dans d'autres nouvelles du recueil.
L'ironie mordante en est une autre caractéristique. Elle fait de ce texte une sorte de conte de fées à rebours. Le rythme est enlevant mais la chute, quoique réussie, tombe un peu dans le mauvais goût.
Gagnon recherche visiblement la provocation dans ce recueil. Il ridiculise la normalité, le conformisme et la morale petite-bourgeoise. Le fantastique est un élément de subversion qu'il aurait pu mieux exploiter encore, s'il avait renforcé ses manifestations. Au lieu de cela, il a préféré la voie de la scatologie sans toujours éviter la complaisance.
Mais le style de Gagnon est vitriolique, bête et méchant. Si le ridicule ne tue pas, ses personages n'en mènent pas large, surtout ses couples hétérosexuels.
J. Gagnon est l'antithèse de Paule Doyon, auteure de Rue de l'acacia. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1985, Le Passeur, p. 53-54.