À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un jeune homme très peu intellectuel raconte le mode de vie étrange de sa nouvelle épouse, une philologue ayant plus du double de son âge. Il semblerait, en effet, que celle-ci soit une sorcière, et qu’elle s’adonne à des sacrifices d’animaux, à des danses rituelles et à des cérémonies magiques. L’une des incantations de la philologue transforme par erreur le narrateur en ouaouaron. La sorcière voulait plutôt en faire un homme à la fois subtil et bon baiseur.
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Commentaires
« La Philologue et le ouaouaron » est le genre de texte qui repose presque entièrement sur le style et la narration, au détriment de l’histoire et de la complexité des personnages. Et comme ça fonctionne, c’est superbe. La transition de l’homme à la bête se fait de façon fluide, efficace et amusante. Elle s’articule d’abord dans les réflexions du personnage (il réalise qu’il n’a aucun souvenir de sa vie avant son mariage), puis dans son langage, qui s’appauvrit, se simplifie, et finalement dans ses actions, à travers une courte et fructueuse chasse à la mouche.
Les descriptions des habitudes singulières de la philologue (ou de sa mère, archéologue) contribuent aussi à donner une atmosphère loufoque, voire absurde, au texte : on passe de danses sacrificielles lubriques à l’adoption d’orphelins dans le seul but de les égorger et de produire du boudin avec leur sang. Que du bon. L’humour, surtout dans un contexte fantastique, est difficile à mettre en récit. Je salue donc l’auteur pour cette nouvelle, qui m’apparaît comme une réussite. [GV]
- Source : L'ASFFQ 1996, Alire, p. 12.