À propos de cette édition

Éditeur
De la dernière minute
Genre
Science-fiction
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Ébauches 7
Pagination
3-9
Lieu
Saint-Félix-de-Kingsey
Année de parution
1992
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Pierre se fait frapper par une voiture. À son réveil, il est entouré de curieux. Puis, deux gardiens de la Nationalité viennent lui présenter son agresseur, Bob Smith, un anglophone qu’on assomme d’un coup de marteau. Les cloches de Montréal se mettent à sonner pour annoncer la parade quotidienne de la Saint-Jean-Baptiste. Les curieux courent au défilé, abandonnant Pierre et son agresseur décédé sur la Sainte-Catherine.

Les heures passent. La famille Smith vient chercher le corps de Bob. D’autres curieux profitent de Pierre, jusqu’à ce que les charognards s’y intéressent.

Commentaires

Un texte étrange qui me fait penser à un vieux film comique en noir et blanc. Mais surtout absurde. Absurde, un futur Québec indépendant ? Êtes-vous en faveur d’un boulevard Charles-de-Gaulle à Montréal ? Ah ! Non ! Je ne vais pas m’aventurer à parler politique. Pierre Lebel, lui, en fait un des sujets principaux de sa nouvelle, non sans humour, heureusement. Même s’il s’agit d’humour méchant. Parce que la morale de l’histoire nous dit que, finalement, même dans un Québec souverain, l’esprit de solidarité québécois fait défaut. On ne se gêne pas pour tuer un anglophone, mais on se fout de laisser crever un francophone sur le trottoir.

La narration au « je » est bien menée. Le style est cruel, jusqu’à la dérision. Plusieurs images font sourire. Je pense à celle du « drogué maigre comme une aiguille ».

En fait, on peut lire le texte de Pierre Lebel au premier degré, juste pour le plaisir de rigoler. Si, par contre, on décide de lire entre les lignes, on découvre que sous cet humour noir se cache un grand malaise qui donne bien des maux de tête à plus d’un Québécois. En tout cas, il y a de quoi avoir tout un mal de « bloc » en apprenant que l’hypothèse d’un futur Québec indépendant figure parmi un inventaire de textes de science-fiction. On devrait fournir deux aspirines avec la nouvelle de Pierre Lebel. Ou une bonne bière froide. [NB]

  • Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 111.