À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Claudal prend son premier emploi comme instituteur dans le village de Redu, où l’amour des livres est tel que chaque citoyen ne se déplace pas sans bouquin. Dans sa classe, les élèves sont studieux et lisent constamment ; ils semblent même vivre réellement les aventures de leurs héros fictifs. Mais un inspecteur de l’éducation vient perturber ce paradis et voit à ce que les classes soient moins paisibles, et le professeur moins discret. Après une triste période, les choses seront remises en état et l’inspecteur remis à sa place à l’initiative du bourgmestre et des parents.
Commentaires
Les personnages de Christian Martin ont souvent des problèmes d’adaptation, en particulier avec l’institution scolaire ou collégiale. Ici, dans son apologie de la lecture, Martin enfonce une porte ouverte : même en tenant compte de l’exagération naturelle dans ce genre de récit à thèse, on ne voit pas ce que représente cet inspecteur qui bannit la lecture des salles de classe. Certes la lecture chez les jeunes n’a pas, ni dans notre société ni sans doute dans celles d’Europe, toute la place qu’on lui souhaiterait, ni le soutien qu’elle mériterait, mais de là à accuser l’institution scolaire de vouloir la supprimer… La tiédeur face à la lecture est autant le fait des enfants et des parents que celui des enseignants, et il y a de nombreuses et encourageantes exceptions parmi ces trois groupes.
Enfin. Pour ce qui est de la forme, le paragraphe-préface de la rédaction, plutôt complaisant envers Temps Tôt (le zine de Christian Martin), ne vient que rendre plus évidentes les faiblesses inhérentes à la fanédition, par exemple les fautes de frappe qui émaillent ces quelques pages dactylographiées. Oui le fanzinat a sa pertinence, oui les fanéditeurs ont du mérite, mais de là à ériger en titre de gloire le fait de se cantonner dans une présentation amateur en refusant l’évolution vers un produit plus soigné…
La genèse même de ce texte est fanique : il a été écrit en l’honneur de Redu, petit village belge que Martin n’a pas visité et où allait se tenir la dix-neuvième convention française de SF, en 1992. Prenons « Le Plaisir de lire » comme un témoignage de la saine solidarité culturelle qui lie les fanéditeurs de la francophonie. [DS]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 130-131.