Porte (La)

Un jeune homme revient d’une fête d’anniversaire où l’alcool et la mescaline furent consommés en grande quantité. Plutôt que de se coucher immédiatement, il préfère écouter un morceau de musique qu’il affectionne particulièrement. Dès que le morceau débute, il se sent transporté vers une porte mystérieuse. En l’ouvrant, il se retrouve dans un monde étrange et irréel qui est constitué de musique. Réalisant qu’il n’a pas allumé son ampli, il comprend qu’il doit passer la porte en sens inverse avant la fin du morceau. Il n’y parvient pas, et le lendemain, sa mère le retrouve mort, les tympans défoncés de l’intérieur.

Alors que le début de la nouvelle laisse croire à un trip psychédélique sous l’influence de l’alcool et de la mescaline (drogue réputée pour de tels voyages), on se retrouve plutôt devant un texte qui assume franchement son côté fantastique. Quant à la chute, elle vient appuyer cette impression et surprend agréablement le lecteur.

Le style est simple, mais parfaitement efficace, compte tenu de l’espace restreint occupé par la nouvelle. L’idée de combiner drogue et musique pour créer le voyage du protagoniste n’est pas nouvelle, mais ici, Bériau réussit à proposer une vision originale de la combinaison. La fin de la nouvelle parvient à instaurer un sentiment de panique chez le lecteur, et les constatations du médecin prennent une tout autre signification pour qui sait ce qui s’est réellement produit durant la nuit. Un texte sympathique qui procure un moment de lecture agréable. [PAB]