À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une jeune fille trouve au grenier le portrait d’un oncle qu’elle ne se connaissait pas. Elle est fascinée par ses yeux si « vivants ». Elle apprend que cet oncle ne restait pas en place, qu’il avait coupé ses liens avec la famille au moment de sa mort à l’étranger. C’est d’ailleurs contre sa volonté qu’il a été inhumé auprès des siens. La jeune fille installe le portrait dans sa chambre. Une nuit, elle sent une pression sur son épaule. Elle se réveille pour constater que le regard de son oncle est tourné vers la fenêtre. La scène se répète chaque nuit. Elle place alors le portrait à l’extérieur, derrière la remise, de façon à ce que le regard porte vers l’horizon. Le lendemain, il n’y est plus.
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Commentaires
L’animation de portrait est chose fréquente dans la littérature fantastique. Mais plutôt que de tabler sur l’angoisse et la détérioration progressive du personnage, généralement victime de ce qui lui semble être une hallucination, Thériault établit un très beau lien de complicité entre la jeune fille et son oncle. Sa sensibilité, et son âge sans doute, font en sorte qu’elle s’attache rapidement au regard de son oncle. Pour elle, une explication « raisonnable » justifie les interventions répétées au cours de la nuit. Cet oncle n’avait-il pas la bougeotte ? Alors, logiquement, si son regard se tourne vers la fenêtre…
« Le Portrait » est un classique dans le genre. Thériault prend soin d’installer une aura de mystère autour du personnage. Personne ne parlait de cet oncle, considéré comme le mouton noir de la famille. Son attirance vers l’ailleurs (l’inconnu) dérogeait aux convenances de l’époque. Et puis, il nous plaît, ce fantôme rempli de délicatesse envers sa nièce. Comme tous les autres personnages plutôt rêveurs et poètes qui traversent le recueil L’Île introuvable. [RP]
- Source : La Décennie charnière (1960-1969), Alire, p. 193.