À propos de cette édition

Éditeur
Guérin
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Les Saisons littéraires 14
Pagination
146-153
Lieu
Montréal
Année de parution
1998
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un historien découvre dans des documents d’archives un plan accompagné d’une prédiction faite il y a cent ans (« la pierre éclatera, la lumière jaillira et l’oiseau s’envolera »). L’événement prévu doit se dérouler deux mois plus tard. L’historien effectue des recherches sur l’auteur, Joseph Dutrisac, pour arriver à localiser l’endroit où le phénomène annoncé doit se produire. Le plan correspond à un quartier de Montréal, un de Québec et un de Trois-Rivières. Il place des observateurs à Québec et à Trois-Rivières, lui-même se tenant à Montréal à l’heure prévue.

La prédiction se réalise : une explosion de roc dans un projet d’excavation, une illumination mystérieuse dans une église (dont l’étrangeté ne sera jamais expliquée par le narrateur) et une évasion d’une prison se produisent aux divers endroits. La police soupçonne l’historien d’être complice de l’évasion de Réal Dutrisac puisqu’il avait averti les policiers d’un possible événement spécial dans leur poste. Un journaliste publie la nouvelle. Réal Dutrisac, encore au large, envoie une nouvelle prédiction devant se réaliser cent ans plus tard à l’historien qui la place aux archives nationales. La phrase énigmatique est la même que celle de son supposé ancêtre, sauf que les sujets et les verbes sont intervertis.

Références

Les procédés fantastiques de cette histoire n’ont rien de nouveau : narrateur interne qui borne toute la vision de l’histoire à sa propre subjectivité, découverte d’un plan et d’une prédiction qui se réifie, recherche d’authentification dans le but de semer un peu de rationnel dans une histoire où l’insolite s’accomplit un peu trop facilement, attestation par un document (article de journal), etc.

L’emploi du passé simple et de l’imparfait correspond bien aux thèmes passéistes du récit. Il n’en demeure pas moins que cette petite nouvelle fait un peu collégien de talent. La linéarité du récit rend le texte un peu lassant, mais l’auteur a au moins le mérite de mener à bien son projet. On sent quand même un brin de dérision à la fin lorsque le détenu en cavale énonce la nouvelle prédiction sous forme de parodie de la première.

Toute la première partie où le narrateur fait état de ses recherches en vue de découvrir l’identité réelle de Dutrisac, l’ancêtre, ne mène pas à grand-chose puisque le lien n’est pas vraiment établi avec Réal. Le narrateur ne dit pas si l’ancêtre avait deviné qu’un de ses hypothétiques descendants réussirait à s’enfuir de prison un jour. L’archiviste est soupçonné de complicité par la police : en savait-elle plus que lui ? Voilà quelques questions sans réponses qui permettent sans doute au lecteur de terminer cette histoire… [AL]

  • Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 96-97.