À propos de cette édition

Éditeur
Médiaspaul
Titre et numéro de la série
Contremont - 1
Titre et numéro de la collection
Jeunesse-pop - 98
Genre
Fantasy
Longueur
Roman
Format
Livre
Pagination
159
Lieu
Montréal
Année de parution
1995
ISBN
9782894202838
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Les parents du prince Japier l’envoient à Trioriz pour transmettre leurs vœux de prompt rétablissement au roi Jacquard. Le roi et la reine espèrent ainsi assagir leur fils, qui n’a d’intérêt que pour les armes. Japier s’engage donc sur la route du Nord en compagnie de son conseiller Sirokin et de quelques gardes.

Mais c’est sans compter le caractère aventurier du jeune prince, qui, à la première occasion, s’enfonce dans les inquiétantes plaines Oubliées, là où perdure une magie ancienne. À partir de cet instant, les péripéties s’enchaînent : la visite du monde aquatique de la princesse Maraën, la rencontre de Niceflore et d’Anne ainsi que l’altercation avec des chevaliers dirigés par Normand, le fils du roi Jacquard… Ce dernier, à l’instar de Japier, rêve de combats épiques et profite de la capture du prince de Contremont pour attaquer son royaume.

Heureusement, des espions de Contremont veillent au château de Trioriz et parviennent à tirer Japier de ce mauvais pas. Après une longue chevauchée, le prince avertit son père de l’arrivée des troupes de Trioriz. Mais le futur héritier de Contremont a gagné en sagesse pendant ses aventures dans les plaines Oubliées et propose de régler le conflit par un duel, au terme duquel Normand sort vainqueur. Normand est ainsi exempté de payer tout dédommagement aux habitants de Contremont pour leurs terres qu’il vient de dévaster.

Le prince de Trioriz repart par conséquent sur ses propres terres, la tête haute, ignorant que Japier a préféré la ruse aux honneurs guerriers autrefois tant vénérés…

Commentaires

Le Prince Japier est l’antépisode de la série Contremont, qui comprend aussi quatre autres titres parus antérieurement : La Requête de Barrad (1991), La Prisonnière de Barrad (1991), Le Voyage de la sylvanelle (1993) et Le Secret des sylvaneaux (1994). Par la suite, l’auteur écrira également une version adulte qui regroupe quatre romans de cette série, sous le titre Le Mystère des sylvaneaux (2009).

Avec ce roman, Joël Champetier propose un récit de fantasy à la fois personnel et classique (cela dit, bien qu’il s’agisse de fantasy, la collection mentionne que le roman appartient au genre du fantastique épique). Nous retrouvons en effet dans Le Prince Japier des éléments traditionnels, comme la belle prétendante blonde et délicate, qui deviendra princesse, un royaume aquatique qui n’est pas sans rappeler les contes et la mythologie germanique avec la présence des ondines et la fuite sans encombre du cachot, à un moment « où, comme par hasard, les gardes étaient occupés ailleurs » (p. 126).

L’imaginaire personnel de l’auteur intervient pour sa part dans les chapitres les plus réussis du livre. Le chapitre 4, notamment, au cours duquel Japier et Sirokin chevauchent dans les plaines Oubliées est l’un des moments forts du roman. Dans cet endroit à la végétation étrange, les bornes kilométriques ne sont pas constantes et l’écho est retors, répétant toujours l’inverse du mot qui vient d’être prononcé (par exemple, à « rouge », l’écho répondra « vert »). La magie est ici savoureuse, originale et amusante. En ce sens, j’ai trouvé dommage que l’avancée sur les plaines Oubliées soit écourtée par la descente de Japier au royaume de l’ondine Maraën, qui forme un épisode « autonome », qui aurait presque pu être retranché du récit. De plus, la magie semble complètement évacuée lorsque Japier et Sirokin rencontrent Anne et Niceflore, pour laisser place à une relation amoureuse. Néanmoins, les sentiments ressentis entre les différents protagonistes sont crédibles, et l’apprentissage de l’équitation d’Anne constitue un apport intéressant à l’histoire.

Cependant, la dernière partie du livre, qui raconte le retour à Contremont, est quelque peu rapide, six jours de chevauchée étant résumés en un seul paragraphe. Mais il s’agit sans doute d’une conséquence du format de la collection. Je note également le soin accordé aux descriptions des combats, narrés de manière très visuelle. De plus, l’écriture de Joël Champetier, à la fois sobre et évocatrice, sert parfaitement ce récit aux nombreuses péripéties, qui saura certainement plaire aux jeunes lecteurs amateurs de fantasy épique (ce qui a été mon cas lorsque j’ai lu ce livre la première fois, alors que j’étais âgée de 11 ans). Il n’est donc pas étonnant que l’auteur ait souhaité par la suite proposer une version pour adultes de cet univers riche et amusant, qui se découvre avec beaucoup de plaisir ! [AG]

  • Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 50-51.

Références

  • Cadot, Richard, Lurelu, vol. 18, n˚ 2, p. 16.
  • Dupuis, Simon, Solaris 116, p. 41.
  • Martin, Christian, Temps Tôt 37, p. 57.
  • Trudel, Jean-Louis, KWS 18, p. 9-13.