À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Mikkkilo, emprisonné et soupçonné à tort d’avoir saboté le même croiseur impérial dont il fut, avec Anne d’Elvec, l’un des seuls occupants de la torpille de secours, se morfond dans une cellule d’isolement. Rongeant son frein, il échafaude des plans d’évasion et recrute des complices humains. Parmi ceux-ci figure justement Anne d’Elvec, qui lui est demeurée fidèle, convaincue de son innocence. Mikkilo embrigade également les deux enfants de l’un des membres du Conseil planétaire ; et ensemble, ces trois acolytes, qui deviendront ses amis, travaillent de concert à l’intérieur même du palais, lui apportant une aide précieuse.
Dehors, la guerre civile fait rage, l’armée rebelle glog marchant, victorieuse, sur la capitale du gouvernement humain dont les troupes sont en déroute. Or, ce que l’héritier à la peau verte désire, plus que tout, c’est d’éviter un bain de sang – raison pour laquelle il doit absolument s’échapper de son confinement, afin de rejoindre les révolutionnaires commandés par son cousin, question de négocier, en position de force, un traité de paix avantageux pour son peuple. Il devra faire entendre raison à ce dernier ; parce que si les Glogs reprennent le pouvoir par la force, Mikkkilo entrevoit la réplique de l’Empire, qui sera dévastatrice : d’autres cités glogs seront atomisées. Une course contre la montre s’engage alors, avec à la clé la liberté d’un peuple ou son extermination.
Commentaires
Le premier opus de la série des Mystères de Serendib m’ayant laissé sur ma faim, je dois admettre que, d’emblée, je fus agréablement surpris par le second tome des aventures d’Anne d’Elvec, fille de gouverneur planétaire, et de Mikkkilo, héritier de la monarchie glog. Il semble bien que Jean-Louis Trudel ait ici relevé l’intrigue générale de sa série d’un (ou plusieurs) degrés. On gagne en profondeur, autant dans la caractérisation des personnages que dans le contexte socio-politique de cet univers dont on avait déjà apprécié la nature sauvage. Le manichéisme sous-jacent du premier épisode, qui tendait à démoniser les Glogs, fait place à une peinture plus nuancée, où les cultures glog et humaine se mêlent et s’éclairent mutuellement sous un nouveau jour, grâce au regard de l’Autre.
La forme, bien que malheureusement toujours aussi nivelée pour le public cible, prend toutefois ici un ton d’urgence qui s’insère assez bien dans la trame générale du récit. On sent que le temps joue contre Mikkkilo, favorisant en cela un rythme de lecture plus rapide, qui agit alors en contrepoint de la peinture de deux sociétés que tout oppose. Le lecteur en apprend d’ailleurs beaucoup plus au sujet de la civilisation glog, qui s’avère nettement plus riche que ce que le premier tome laissait présager. Trudel nous propose ainsi la lecture d’une civilisation en déclin, ghettoïsée et opprimée par les humains, où bout un fort sentiment de révolte et d’émancipation populaire, dont le chapitre où les complices de Mikkkilo pénètrent dans le ghetto glog à la recherche de parents du captif rend compte assez bien – quoique, pour ma part, j’aurais préféré que la description entourant le bidonville fût davantage accentuée, ce qui aurait fortifié, dans l’imaginaire du lecteur, le clivage social existant entre les Glogs et les humains. [MRG]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 184-185.
Références
- Cadot, Richard, Lurelu, vol. 19, n˚ 1, p. 30.
- Martin, Christian, Temps Tôt 40, p. 49-50.