À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un pilleur de l’espace découvre une petite planète dont les habitants, curieusement, se laissent dépouiller de leurs richesses, tuer et réduire en esclavage sans la moindre protestation. L’un d’entre eux, le plus vieux, montre à l’explorateur une porte dans les profondeurs de la ville, lui disant que derrière celle-ci se cachent fortune, puissance et gloire. Dès lors, le pilleur devient obsédé par cette porte, miné par le besoin de savoir ce qui se cache derrière elle. Quelques jours avant de partir, il décide de l’ouvrir, incapable de résister à la curiosité et désireux d’obtenir enfin fortune, puissance et gloire.
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Brillamment rédigée, cette nouvelle porte sur ce besoin de savoir, sur la curiosité dévorante qui peut envahir le cœur d’un homme. Le narrateur, jamais nommé, est un pilleur de l’espace, qui arrive sur une planète, en vole les richesses et repart. Alcoolique, agressif, il n’a pas une haute opinion de lui-même et derrière sa carapace, on sent rapidement que se cache un être qui n’a plus aucune véritable raison de vouloir vivre. Quand l’offre du Grand Elfe (les pilleurs surnomment « Elfes » les habitants de la planète) arrive, au début de la nouvelle, le narrateur résiste au départ, fleurant un piège ou une arnaque. Fortune, puissance et gloire se cacheraient derrière une simple porte ? La méfiance est de mise. D’autant plus que le comportement docile des Elfes est plus que suspect.
Cependant, et là réside toute l’habileté de la nouvelle, le pilleur devient lui-même obsédé de savoir ce qui se cache derrière la porte. Au point, au dernier moment, avant de quitter la planète, de l’ouvrir. Accompagné d’une poignée de ses hommes, il va franchir la porte, qui donne sur un long tunnel sombre dans lequel ils vont s’avancer. L’auteur base la suite de sa nouvelle sur la psychologie des protagonistes : le pilleur n’avancerait pas s’il ne devait pas continuer pour prouver à ses hommes qu’il est bien le chef et ceux-ci n’avanceraient pas plus loin si leur chef ne continuait pas à aller de l’avant. En fait, la psychologie est la clé de cette nouvelle, car si le contexte de base en est un de science-fiction, les ressorts de l’intrigue sont le reflet des besoins primordiaux de l’être humain : estime de soi, reconnaissance et, pour le pilleur, besoin de pouvoir maintenir son emprise sur ses hommes.
La conclusion nous montre, après un long passage descriptif sur le pilleur, comment au fond le Grand Elfe n’a pas menti. Le pilleur obtiendra fortune, puissance et gloire, mais au prix de s’être mis lui-même dans un piège. Une nouvelle qui fait honneur à l’adage « Fais bien attention à ce que tu souhaites, tu pourrais bien l’obtenir. » [MC]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 24-25.