Procès sur Véga

Jac Arel, un ingénieur terrien travaillant au camp minier de Véga IV, est emprisonné et accusé du meurtre de « Gus », son voisin, un extraterrestre d’une race inconnue. Jac Arel, interrogé par son avocat informatisé, nie tout. Tout ce qu’il a fait, c’est de briser une pierre colorée parmi celles disposées dans le jardin de Gus. Pendant le procès, Jac apprend qu’on ne l’accuse pas du meurtre de Gus, qui s’était simplement évanoui. Ce dernier n’était que le serviteur des véritables voisins de Jac, les pierres colorées, des pierres pensantes d’Argus II. Jac Arel a tué un être conscient, il est condamné au déchiquetage : heureusement, son esprit est conservé sur un fichier électronique et réexpédié sur Terre, où on lui clonera un nouveau corps.

Je ne sais pas à quel groupe d’âge était destinée cette nouvelle pour jeunes. Ça pourrait justifier le ton résolument bon enfant de cette courte histoire « à chute », chute qui ne surprendra que les lecteurs qui n’ont vraiment pas lu beaucoup de science-fiction. Il est clair que l’intention de Jean-Pierre Guillet était d’offrir un texte léger et humoristique. Mais à trop vouloir faire léger, c’est l’humour qui s’envole.

« Procès sur Véga » souffre d’un problème endémique en mauvaise SF médiatique : rien ne se serait passé si le personnage principal n’était pas profondément ignorant et stupide, au point que j’ai presque regretté qu’à la fin son esprit soit sauvé. Les juges de Véga IV ont été plus cléments que je ne l’aurais été ! [JC]

• Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 101.