Processus de paix

Deux chefs de bandes criminelles se rencontrent, désarmés, pour sceller une entente de paix. L’un d’eux, surnommé Dragon, partage un joint avec son ancien ennemi, Chimic. Ce dernier se rend vite compte de la puissance de la drogue : un combat spectral s’engage entre les âmes des deux chefs. Dragon est victorieux et pousse Chimic hors de leur réalité commune, jusque dans le corps de Djark, une entité d’une autre race, qui mène un combat semblable avec son ennemi Ramor.

En lisant cette nouvelle, j’ai été agréablement surpris de constater que, déjà, la plume de Claude Bolduc était maîtrisée, dotée de ce talent qu’on lui connaît aujourd’hui pour manier les mots comme pas un et créer des ambiances aussi sombres qu’envoûtantes. Ses personnages sont vivants, et ce qu’ils vivent l’est tout autant pour le lecteur. Grâce à des descriptions colorées, l’histoire qui se déroule ne laisse pas indifférent. Le lecteur retient son souffle dans ce combat qui prend des allures épiques par moments, on étouffe, on veut s’en sortir, vaincre cette fumée qui nous envahit mais déjà, il est trop tard.

Le combat se termine dans une finale surprenante, bien pensée et bien amenée aussi. Cette bataille double (entre les deux chefs de gang et entre les deux entités venues d’ailleurs) se trouve liée sans qu’on le devine, tellement on est captivé par la lutte, par ce rapport de force qui se joue. Vraiment, je lève mon chapeau à l’auteur alors que je croyais devoir écrire, avant ma lecture, une phrase du genre : « On devine le talent dans ce texte qui date mais heureusement, l’auteur s’est amélioré… » [JR]

• Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 34-35.