À propos de cette édition

Éditeur
L'instant même
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Principe d'extorsion
Pagination
163-169
Lieu
Québec
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Le narrateur assiste au lancement d’un ami qui lui annonce que son recueil a été imprimé avec de l’encre vivante. Le soir même, il lit le livre et le range dans sa bibliothèque. Quelque temps après, il est amené à relire la nouvelle Ariane et s’aperçoit que la trame narrative a changé de même que le nom de l’héroïne. À chaque lecture subséquente, l’histoire est différente.

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Commentaires

Gilles Pellerin est un amoureux du livre et de la littérature. Cette passion transpire dans chaque page de son recueil, Principe d’extorsion. Dans « Progrès de la matière », il rend admirablement l’atmosphère fébrile d’un lancement (on se croirait sur la mezzanine de la librairie Pantoute, à Québec), la passion des collectionneurs de livres, l’amitié intellectuelle des cercles de littérature.

Il cause, et c’est un bonheur de le lire car il s’exprime avec grâce et intelligence. En outre, l’humour de Pellerin est assez particulier. Il peut nous entretenir avec élégance de la disparition de la mythologie dans la littérature d’aujourd’hui engluée dans la vie quotidienne et, tout à coup, il nous balance une expression plébéienne du genre Tidjo love Ariane !

« Progrès de la matière » contient de ces petits bonheurs d’expression qui font le charme intellectuel d’une nouvelle. Mais on y trouve aussi, à un second degré, une allégorie de la littérature qui est une chose vivante. Pellerin utilise ici avec brio la figure de la métonymie en énonçant que le texte de la nouvelle Ariane change, se transforme au fil des lectures. L’effet fantastique créé par ce glissement métonymique ne doit cependant pas nous empêcher de remarquer que c’est plutôt le contraire qui se produit, en réalité : le texte lui-même ne change pas, c’est l’interprétation qui diffère selon les époques ou selon le bagage culturel et l’état d’esprit du lecteur.

Le fantastique paie ici un beau tribut à la littérature, dans le fond et dans la forme. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 131.