À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Nous sommes en 2250. La planète Gohm-im – Sygma pour les Terriens – est constituée de deux zones tempérées reliées par une zone désertique de cinq mille kilomètres de large où habitent de mystérieux et farouches indigènes humanoïdes, les Alh Mash, ainsi que les Terriens. Ceux-ci y effectuent des fouilles archéologiques avec la permission des indigènes. Le chef des opérations, Shayoth Medah, reçoit un jour la visite d’un grand-prêtre des Alh Mash, un Remghodiar : celui-ci est venu lui signifier d’arrêter les fouilles dans un certain secteur – qui se trouve être le plus prometteur depuis longtemps pour les Terriens, à la recherche d’informations sur l’origine des humains. Confronté au pouvoir incompréhensible mais impressionnant du prêtre, Shayoth s’incline. Les archéologues lèvent donc le camp, étonnés que leur directeur, le docteur Rugnoath, ne s’y oppose pas davantage.
En lisant un extrait de son journal, on comprend qu’il est de connivence avec le Remghodiar, car il a découvert dans les souterrains des forces d’une effrayante puissance ; il veut protéger la Terre, l’univers même. Et, sa tâche accomplie, il envisage avec un certain plaisir de se retirer maintenant sur une petite planète pleine de ruines pour lui tout seul.
Commentaires
Noms à consonances identiques des indigènes et des Terriens, lunettes, montre, bouton d’intercom et secrétaire humaine (féminine, bien entendu) du responsable terrien – en 2250 ! – et, surtout, finale qui sort du chapeau l’universelle Menace Universelle, jamais explicitée même dans ses rapports avec l’origine des humains, ce fil offert au lecteur mais laissé pendouillant dans la brise… Et pourtant, le récit de cette petite nouvelle s’effectue avec assez d’entrain et d’habileté pour que ces erreurs élémentaires n’en entravent nullement la lecture pour le néophyte : tous les éléments nécessaires à la compréhension se trouvent dans le texte, qui en devient ainsi extrêmement lisible en ne faisant pas appel à une formation science-fictionnelle préalable du lecteur.
Que le contenu SF de cette nouvelle par ailleurs lisible parce que techniquement fort correcte et autoréférentielle soit banal et lacunaire pourrait amener à une interrogation angoissée sur les chances qu’a la science-fiction moderne de plus haut calibre – si elliptique dans ses exo-références – d’attirer le grand public. Mais ce serait faire beaucoup de bruit pour pas grand-chose. [ÉV]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 106-107.