À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Durant la nuit ou dans l’obscurité, une femme est visitée par un homme qu’elle ne peut pas voir, un homme qui l’aime, qui lui fait merveilleusement bien l’amour, mais qui disparaît dès qu’elle fait de la lumière ou essaie de le voir.
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Commentaires
Certains diront que l’histoire de Psyché et d’Éros ce n’est pas nouveau. Ils ont peut-être raison. Mais ici, c’est tellement bien fait ! D’autres vont ricaner et parler de “phantasmes de femmes”. Mais alors, les hommes ne parlent-ils pas des leurs dans leurs textes ? Pour une fois que l’inverse est accessible, certains devraient en profiter : il reste beaucoup d’éducation à faire dans ces domaines.
Anne Dandurand poursuit dans ce qui semble sa préoccupation importante du moment, la réactualisation des mythes et leur adaptation à notre sensibilité moderne. Elle le fait toujours aussi bien, en partie par cette écriture magnifiquement placée, à la fois retenue et poétique, qui lui est caractéristique, en partie par une grande qualité d’émotion et une empathie remarquable. Toute la nouvelle a d’ailleurs une qualité très musicale, pleine de charme tranquille, de langueur heureuse. Tout cela fait que je me languis de plus en plus en pensant à ce que notre auteure pourrait faire sur la longueur d’un roman, dans ce genre ou dans un autre.
Enfin, en terminant, une petite note sur l’excellence du recueil d’Anne Dandurand d’où nous provient ce texte, recueil qui comprend des textes majeurs comme « L’Assassin de l’intérieur », la meilleure histoire criminelle québécoise que j’ai lue, ou encore « Les Feux inutiles », la meilleure nouvelle d’Anne Hébert que n’a pas écrite Anne Hébert – j’espère que l’on me comprend bien.
Décidément, il y a une grande écrivaine vivant à Montréal et c’est malheureusement un des secrets les moins connus des lecteurs. [RB]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 60-61.