Quand la mort est au bout

Errant sans but, quelque part sur les autoroutes ontariennes, Antonin rencontre une vieille dame bizarre qui lui demande de la conduire à Sudbury. Sans trop savoir pourquoi, le jeune homme accepte de la prendre comme passagère. La vieille tient un discours étrange qui, à la fois, fascine et inquiète Antonin. Elle l’encourage à aller plus vite, toujours plus vite jusqu’à ce que l’inévitable se produise : la Ford dérape, quitte l’autoroute, bascule dans un fossé et explose. Le lendemain, à la sortie de Sudbury, la même vieille mémé arrête une autre voiture et demande à sa conductrice de l’emmener à Toronto…

Même le plus profane des lecteurs de fantastique aura deviné la véritable identité de cette vieille dame que la vitesse enivre – ne serait-ce que grâce au titre qui vend la mèche d’entrée de jeu. La nouvelle rappelle un tas d’autres textes semblables, notamment le radio-théâtre The Hitch-hiker de Lucille Fletcher, interprété par Orson Welles dans le cadre du Mercury Theatre de CBS Radio au début des années quarante, et adapté pour la télévision américaine par Rod Serling dans le cadre de The Twilight Zone. Rien de bien neuf sous le soleil, donc. Et pourtant, Francis Bossus nous apprête et nous ressert ce vieux cliché comme s’il s’agissait de la trouvaille du siècle. C’est loin d’être le cas. [SP]

• Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 34.