À propos de cette édition

Éditeur
Québec/Amérique
Titre et numéro de la collection
Clip - 17
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Le Bal des ombres
Pagination
29-55
Lieu
Boucherville
Année de parution
1994
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un détective répond à l’appel à l’aide d’un spectre, Brameegenschuk, qu’il a déjà vu dans le passé et qu’il n’apprécie pas vraiment. En arrivant au manoir hanté, le détective ne reconnaît plus les lieux : lac bleu, soleil brillant, moineaux qui chantent et tout le tralala. Le nouveau propriétaire des lieux, Roger Bontemps, invite le détective à visiter le manoir afin de constater que Brameegenschuk n’y habite plus. Il le retrouvera néanmoins, dans le jardin, petit comme un moineau. Ce dernier lui apprend que Roger Bontemps est le chef du PLATE (Parti libérateur anti-terreur des enfants) et le président de la Russesa (République unie sans soldats et sans armes). Il a levé une armée de légumes afin de faire un coup d’État à l’Halloween.

L’inspecteur, avec l’aide de Brameegenschuk, réussit toutefois à convaincre les légumes qu’interdire les bonbons n’est pas une bonne stratégie afin que les enfants les apprécient ; ils devraient plutôt jouer le même jeu que les citrouilles en devenant masque, doigt coupé, sang et chair… Ce faisant, Brameegenschuk retrouve sa taille réelle. Le nouveau plan inclut même Roger Bontemps qui fera un lutin effrayant.

Commentaires

Francine Pelletier livre ici un texte humoristique et réjouissant. L’histoire n’a rien d’extraordinaire : une révolution de légumes qui, finalement, avorte et tout se termine bien pour tout le monde. Toutefois, il faut se rappeler que le texte est paru dans un recueil intitulé Le Bal des ombres, publié dans une collection jeunesse. Même en ignorant ce détail, j’ai tout de même eu beaucoup de plaisir à lire ce texte, car il est très bien écrit. En effet, la narration interne maintient un rythme intéressant, avec l’utilisation de courtes phrases. L’emploi récurrent de figures de style contribue à l’amusement ; par exemple, lorsque le détective décrit Roger Bontemps, les comparaisons avec des fruits et des légumes sont abondamment utilisées afin de représenter le physique du personnage. En plus d’être distrayantes, elles illustrent bien le personnage, qui se bat pour les légumes.

La toute fin de l’histoire nous apprend que, si le détective a bien voulu aller aider Brameegenschuk, c’est parce qu’il est le neveu de Scrouge, « oncle grippe-sou sans cœur », qui a élevé le narrateur, car le spectre lui-même avait mené au suicide le père de ce dernier et à la folie sa mère. Il voulait demander au spectre d’aller hanter son oncle quelque temps. D’ailleurs, est-ce une erreur dans la narration, à l’avant-dernière page, le spectre est appelé Jacob, nom d’un fantôme dans Une histoire de Noël. Cette petite mention intertextuelle (tout comme celle du titre d’ailleurs) passera sans doute inaperçue pour le jeune lecteur, mais contribue tout de même à la richesse du texte.

Bref, Pelletier propose ici une nouvelle fort simple, très divertissante. J’aurais presque envie de dire : un texte-bonbon ! [LA]

  • Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 143-144.