À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
De grands appartements, blancs, des milliers d’édifices, sombres, et des rues, vides, car l’humanité est sous le joug du gouvernement qui a introduit, à l’intérieur de chaque appartement, un émissaire qui contrôle télépathiquement chaque habitant, les plongeant dans l’intériorisation. Syriam, lui, est celui qui doit nourrir les corps des habitants de son appartement, et s’il veut fuir l’asservissement, il doit refuser l’intériorisation. Mais il est si difficile de résister…
Commentaires
Thierry Vincent propose ici la vision ultime de l’asservissement à un pouvoir totalitaire. Corps et esprit étant sous contrôle des sbires de l’État, ce dernier à son tour contrôlé par les sbires, l’Humanité plonge inexorablement vers son anéantissement.
S’il y a de beaux passages dans ce texte d’une rare désespérance, où le poids du silence des villes nous écrase littéralement, il y a aussi un déluge d’informations mal intégrées qui nous donne droit à un véritable cours magistral sur la situation qui prévaut. On imagine mal une façon plus directe de briser un rythme, de casser une ambiance et de faire décrocher le lecteur. En fait, on a l’impression très nette que Vincent veut trop en donner. Et dans son empressement à “expliquer” largement sa vision de la fin du monde, il délaisse ni plus ni moins le fil de sa narration. Le résultat est décevant puisqu’il mélange le meilleur – descriptions et action directe du personnage – à ce qui ressemble au synopsis d’un roman à venir.
Bref, une nouvelle qui aurait pu être diablement efficace si l’auteur n’avait pas voulu y faire entrer de force la matière de tout un roman. [JPw]
- Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 184-185.