À propos de cette édition

Éditeur
Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
L'Oiseau bleu, vol. X, n˚ 9
Pagination
188-191
Lieu
Montréal
Année de parution
1930
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Un père de famille nombreuse cherche un parrain pour son dernier-né. Il se poste à une fourche du chemin pour solliciter le premier venu. Un individu monté sur un cheval noir, le diable, accepte d’en faire son filleul et de veiller sur lui. Devenu grand, Jean veut rencontrer son parrain. Celui-ci lui donne un cheval gris, Griffon, qui se met à parler et lui fournit des objets magiques pour se débarrasser du diable. Cela fait, il l’enjoint de se rendre chez le roi afin d’y servir comme jardinier. Le roi lui confie alors une mission : se rendre chez la reine des Ormeaux pour la convaincre de l’épouser.

Commentaires

Ce résumé n’offre qu’un faible aperçu des nombreuses péripéties qui pimentent le conte de Marie-Rose Turcot. Ce n’est pas à proprement parler un de ces récits de Ti-Jean, dont Melvin Gallant a livré de nombreuses versions, même si le personnage du filleul du diable se nomme Jean. Il en a toutefois les caractéristiques : courageux, intrépide et déterminé.

« La Reine des Ormeaux » comporte beaucoup d’éléments propres aux contes de fées : la métamorphose d’un prince en cheval gris dont la reine des Ormeaux était amoureuse, des objets magiques qui aident Jean dans sa quête (une éponge, un clou de trois pouces et un rasoir), trois pirates géants qui commandent, l’un la mer, l’autre le ciel et le troisième la terre, un cheval qui parle, des bottes de cent lieues et j’en passe.

À vrai dire, ce conte tire son originalité du fait que Marie-Rose Turcot s’applique à fusionner deux types de récits : le conte d’inspiration européenne avec roi et princesse, le conte religieux issu du terroir québécois avec la présence inopinée du diable. Puisque celui-ci ne fait pas vraiment le lien avec la deuxième partie du récit, force est de constater que la greffe n’a pas pris, le diable étant largué à mi-chemin.

Par ailleurs, on ne comprend pas trop la stratégie du diable pour s’emparer de l’âme de Jean. Il lui fournit en quelque sorte le moyen de se libérer de lui en lui donnant ce cheval gris qui s’avère fort habile à tirer les ficelles pour Jean et pour lui-même.

La tentative de l’auteure de renouveler le genre est tout de même intéressante même si, de toute évidence, les enjeux proposés par les deux parties du récit relèvent de deux mondes qui n’ont rien en commun, le religieux et le profane. [CJ]

  • D'après le conte enregistré de madame Alarie.