À propos de cette édition

Éditeur
Arcade
Genre
Fantastique
Longueur
Courte nouvelle
Paru dans
Arcade 18
Pagination
36-37
Lieu
Montréal
Année de parution
1989

Résumé/Sommaire

Une femme assiste à un curieux spectacle : dans la cour d’une impri­merie, un artiste suspend à une corde à linge de larges feuilles chargées d’écritures. Le sort s’acharne contre lui : immanquablement, les lettres glissent sur le sol et se mêlent à la terre boueuse. L’artiste, découragé, caresse de la main son papier blanc tout en racontant ses déboires. Et voilà que, du bout de ses doigts, des caractères émergent et s’inscrivent sur la page. La femme, fascinée, achète ce bout d’écriture sans en prendre con­naissance. Dix ans plus tard, elle retrouve la page qu’elle avait rangée, oubliée… Une page redevenue blanche.

Commentaires

Nane Couzier raconte l’absence d’une véritable rencontre entre l’auteur et le lecteur, qui se traduit ici par la victoire du blanc ou du néant, par la désertion de territoires imaginés. « Rencontre blanche » raconte aussi la lutte tranquille de l’écrivain contre le silence et la solitude, son impuissance à fixer de nouvelles lignes de fuite sur la carte du littéraire. Car l’œuvre exige, pour s’ouvrir et pour signifier, la venue de l’autre, de celui ou de celle qui saura capter la fluidité de l’image pour la mêler à sa propre sub­stance créatrice et lui donner corps.

Dans « Rencontre blanche », l’œuvre a l’odeur du quotidien et la con­science de l’irrémédiable. Nane Couzier nous offre un texte où insolite et poésie s’emmêlent, un texte d’une très rare beauté sur la magie et l’intensité de l’écriture. Un petit bonheur de lecture qui restera bien gravé au fond de ma mémoire de lectrice. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 64-65.