À propos de cette édition

Éditeur
Solaris
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Solaris 123
Pagination
6-10
Lieu
Roberval
Année de parution
1997
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Il y a une trentaine d’années, la vie pour le narrateur se résumait à son travail d’arachnéologiste à l’université et ses nombreuses séances de cinéma. Il vit seul, n’a ni compagne ni amis. Un soir, il sauve la vie d’un jeune homme, Claude, apparemment attaqué pour une histoire de drogue. Il le ramène chez lui. Le lendemain, décidant que le jeune homme pouvait être tenté de le cambrioler, il décide de le mettre à la porte mais s’arrête en constatant sa grande beauté. Dans les jours qui suivent, il comprend qu’il est victime d’une attirance particulière. Mieux encore, Claude s’intéresse lui aussi à l’arachnéologie. Il a enfin trouvé quelqu’un avec qui parler de son principal intérêt.

Le jeune homme s’installe peu à peu. Il se révèle un cuisinier merveilleux. Et il se transforme… en elle. Ils se marient. La vie continue. Claude, sa femme, continue à s’intéresser à ses travaux et elle lit beaucoup. Elle lui donne deux enfants (qui semblent les clones de leur père). Les années passent. Un jour, il trouve le cadavre de sa femme, une coquille vide, qui lui rappelle les corps d’insectes vidés de leur substance par les araignées. Plus tard, se souvenant de ce qu’elle lui a déjà dit, il comprend plutôt que, telle la larve de la cigale, elle devait passer plusieurs années sous une forme avant d’accéder à un nouvel état.

Commentaires

Une belle nouvelle fantastique (mais peut-être le terme ne convient-il pas tout à fait), une nouvelle émouvante et bien écrite, qui n’évacue pas, à la fin, sa charge de mystère. Il ne nous reste (à nous lecteurs comme au narrateur) que le passage, incroyablement rapide, d’une créature surhumaine dans notre monde, créature à jamais mystérieuse.

On glisse dans ce récit aux courbes douces comme si on y trouvait facilement son aise. Le personnage du narrateur est vrai, humain, pathétique. Le mystérieux Claude restera mystérieux jusqu’à la fin. Le décor est livré avec art et simplicité, les détails de la vie des insectes et des araignées deviennent aussi fascinants que le mystère vécu par le narrateur. (En fait, les uns deviennent indissociables de l’autre.) Le passage d’un état d’être à un autre se fait graduellement, comme si le lecteur succombait à la même hypnose qui semble affecter le narrateur (et qui rappelle la paralysie de la victime tout en évoquant (paradoxe ?) le bonheur).

À mon sens, donc, une réussite que cette « Rencontre d’un soir ». Finaliste au Prix Solaris 1997, il s’agit de la première nouvelle publiée de Richard Blanchette. Si c’est le cas, parlons alors d’un excellent départ. J’attends ses prochains textes. [GS]

  • Source : L'ASFFQ 1997, Alire, p. 26.