À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
XYZ 18
Pagination
19-21
Lieu
Montréal
Année de parution
1989
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Il a loué une chambre dans un hôtel et il regarde par la fenêtre le cimetière qui s’étend sous les frondaisons. Il regarde et pense au moment où il arpentera les allées du cimetière, à la recherche de sa tombe qu’il désire fleurir.

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Commentaires

« Il regarde. Il pense tout en regardant. […..] Il pense et il sait. » De telles phrases, nombreuses dans le texte méditatif de Corriveau, indiquent bien l’atmosphère qui imprègne cette fiction. En fait, l’auteur applique à sa nouvelle l’esthétique du nouveau roman : narrateur anonyme, point de vue légèrement distancié, statisme de la narration, prédominance de la réflexion sur l’action. Toutefois, l’état désincarné du narrateur, qui ne semble être qu’un œil, qu’une conscience, s’explique tout naturellement : il s’agit d’une âme ou d’un esprit à la recherche de son enveloppe charnelle, de son corps enterré quelque part dans un cimetière.

« Le Rendez-vous du jardin des morts » est une sorte de lamento grave et résigné dont l’efficacité repose en grande partie sur le mystère de l’identité du narrateur, sur l’ambiguïté de son statut. C’est aussi en quelque sorte une version moderne de ces récits de feux follets fort répandus au XIXe siècle. Cependant, l’auteur ne précise jamais les raisons du tourment intérieur qui force le narrateur à une errance continuelle. Évidemment, le fantastique repose ici sur la seule conviction que la narration est le fait d’un mort. Les indices sont là pour étayer cette thèse.

Quant à l’écriture, elle renforce l’impression de huis clos qui se dégage de ce monologue intérieur puisque le texte ne comporte aucun paragraphe. À ce chapitre, il s’agit certainement d’une réussite formelle mais les lec­teurs qui veulent qu’on leur raconte une histoire resteront certainement sur leur appétit. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1989, Le Passeur, p. 59-60.