Retour des aventuriers du timbre perdu (Le)

Tommy et sa bande ont appris qu’il est possible de voyager sur un timbre. Tommy en a profité pour visiter l’Australie avec son ami Ralph et rapporter un timbre du « Bluenose » sur lequel se trouve Charles Merriweather, qui en est prisonnier depuis plus de soixante-cinq ans. Or, Tommy Farceur ne souhaitait rien de plus au monde que d’obtenir un timbre du « Bluenose », et il doit combattre son égoïsme pour tenter, en compagnie de Ralph et de sa sœur Nancy, de ramener Charles – qui doit avoir soixante-douze ans à présent, selon les calculs – car Tommy en vient presque à vendre à bon prix le timbre du « Bluenose » (et Charles avec).

Les amis font tout ce qui est en leur pouvoir pour rescaper Charles, et quelle n’est pas leur surprise de constater, une fois le prisonnier libéré, qu’il s’agit en fait… d’une jeune fille prénommée Molly. Quelques jours après sa libération, la jeune Molly se met à vieillir, le timbre l’ayant épargnée du vieillissement pendant tout son « séjour » sur l’image du « Bluenose ».

Le Retour des aventuriers du timbre perdu est la novélisation du film de Michael Rubbo intitulé Return of Tommy Tricker, qui fait partie de la série Contes pour tous produite par Rock Demers, et la suite des Aventuriers du timbre perdu réalisée par le même cinéaste. Le roman de Viviane Julien présente une intrigue riche en rebondissements pour un lecteur adolescent. On y trouve bien entendu le caractère un peu moralisateur de nombre d’œuvres adressées aux jeunes : le personnage de Tommy Farceur lutte contre la part « sombre » de lui-même et doit vivre avec les conséquences provenant du fait qu’il a tenté de vendre le timbre à un homme riche – donc de faire fi de son amitié pour Charles. Le lecteur « apprend » que l’amitié et les valeurs qui s’y rattachent ont plus d’importance que l’argent. Le récit permet également au jeune lecteur de « vivre » une aventure à saveur exotique, notamment grâce à ce voyage par procuration que permet le timbre. On découvre les îles Cook où vit le sympathique Toa, un jeune homme qui amène Ralph, Nancy et Tommy à s’ouvrir sur le monde, mais aussi sur leur propre personne.

Le roman présente un style sans véritable relief, mais il serait évidemment malhonnête de s’attendre à des prouesses stylistiques et hautement littéraires dans un récit dont l’objectif est d’abord et avant tout de dépayser le lecteur, de le faire voyager. Fait à signaler : l’œuvre ne se divise pas en chapitres ; il peut donc être difficile pour le lecteur captif de cette intrigue aux nombreux rebondissements de laisser le livre en plan !

Le Retour des aventuriers du timbre perdu appartient résolument au merveilleux. Dès l’amorce, les jeunes protagonistes s’accommodent bien de la possibilité de voyager sur un timbre, et la décision d’employer ce mode de voyagement pour sauver Charles/Molly est prise dès les premières pages par le groupe d’amis. Ainsi, les moments considérés comme inquiétants par la bande de Tommy Farceur ne relèvent pas du phénomène surnaturel que constitue le « voyagement par timbre ». [SL]

• Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 92-93.

• Courchesne, Danièle, Lurelu, vol. 18, n˚ 1, p. 36.