À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
De retour de son voyage sur la Terre, saint Jean-Baptiste relate ce qu’il a vu lors de la grande fête nationale du 24 juin 18…
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Publié quelques semaines après « Un voyageur céleste », le présent texte en est la suite directe. Reprenant le style sans prétention du précédent, Labat donne la parole à saint Jean-Baptiste qui racontera ce qu’il a vu à Québec lors de la fête nationale des Canadiens français. Autour de lui, l’audience, outre ses parents, comprend plusieurs personnages légendaires de la Nouvelle-France tels Jacques Cartier, monsieur de Maisonneuve, le marquis de Montcalm, Mlle Mance, le père Brébeuf, etc. Même le général Wolfe est là pour entendre le jeune Jean-Baptiste !
Évidemment, « Retour du voyageur céleste » n’est qu’un prétexte pour parler de la majesté de l’événement qui vient d’avoir lieu, ce qui n’empêche pas Labat de glisser ici et là des réflexions incisives par rapport à des préoccupations de l’époque, comme celle-ci : « Tiens ! son père, s’écria la mère toute joyeuse, enfin le voilà revenu, not’ Jean, toi qui avait (sic) peur qu’il s’en aille aux États. » Et l’autre de reprendre : « Dam ! répondit le père, la jeunesse est parfois si téméraire qu’elle préfère souvent l’enfer au paradis. »
Paradoxalement, Jean-Baptiste apparaît dans ce deuxième texte comme un tout jeune enfant, alors que dans « Un voyageur céleste », Labat le présentait plutôt comme un jeune adulte, ou à tout le moins un adolescent de douze ou treize ans. En conséquence, la fin de « Retour du voyageur céleste » manque singulièrement de consistance, l’anecdote finissant en queue de poisson autour de l’audience se disputant les bonbons au sucre d’érable ramenés par l’enfant. [JPw]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 106.