À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
James, un Anglais féru d’histoire et d’art, visite le Vieux-Québec à l’été 1994. Il se promène, sous l’accablant soleil de juin, dans ces rues qui ont vu naître une nation. À chaque lieu historique qu’il visite, James imagine les événements qui s’y sont déroulés pendant la Conquête anglaise de 1759. Hanté par ses souvenirs, il se rapproche inexorablement de la vérité qu’il tente, malgré lui, de fuir.
Commentaires
L’intérêt principal de la nouvelle de Françoise Dumoulin est qu’elle met en scène un personnage à travers les yeux duquel le lecteur revoit, sous un autre angle, les événements historiques de 1759. C’est la Conquête vue par les Anglais. Le regard que porte James sur la ville conquise près de deux cent trente-cinq ans plus tôt est intéressant, particulièrement lorsqu’il superpose les images du passé et celles du présent.
Une aussi courte nouvelle – elle fait à peine six pages – ne laisse normalement place à aucune longueur. Or, l’action dans « La Revanche » est quand même drôlement répétitive. On a parfois même l’impression que la fiction n’est qu’un prétexte à l’énumération de lieux et d’événements. C’est d’ailleurs pourquoi on ne peut qu’effleurer la psychologie du personnage, sans toutefois parvenir à y croire vraiment.
L’écriture est correcte, le style, honnête. Sans plus. Françoise Dumoulin réussit, malgré tout, à garder l’intérêt de son lecteur qui la suit jusqu’à la fin de la nouvelle qu’il avait devinée dès les premières lignes. En effet, la chute est tout ce qu’il y a de banal, de prévisible et de déjà-vu. L’idée n’était pas mauvaise, il faut le reconnaître. Toutefois, Françoise Dumoulin, dans « La Revanche », n’arrive pas à bien l’exploiter. [JOA]
- Source : L'ASFFQ 1994, Alire, p. 69-70.