À propos de cette édition

Éditeur
imagine…
Genre
Science-fiction
Longueur
Novelette
Paru dans
imagine… 56
Pagination
11-36
Lieu
Sainte-Foy
Année de parution
1991
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Sur la planète Engels-3 vivent deux races dérivées de l’humanité : les Irylliens – beaux, ailés, pénétrés d’amour et de mysticisme – et les Klaf’throgs – laids, velus, brutaux, perpétuellement affamés. Une machine éthique chargée d’observer la planète enregistre les activités des deux races pour le compte de la Commission Spéciale de la Diaspora humaine.

Rapidement, la machine prend parti pour les Irylliens et suppose que les Klaf’throgs sont une création d’ingéniticiens sans scrupule, ceux que l’on appelait autrefois les Biogres. Mais elle découvrira par la suite que les deux races ont été conçues pour demeurer dans une symbiose perverse qui les contraint à s’entretuer pour pouvoir survivre.

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Commentaires

Alain Bergeron signe ici un texte qui joue sur le contraste entre l’apparence et la réalité. On s’y attend d’ailleurs un peu, tant ses descriptions initiales de la vie des Irylliens sont idyllico-mystiques – elles s’approchent d’ailleurs dangereusement, l’espace d’un instant, d’un utopisme aussi niais que nouvelâgeux – sans parler du nom de la planète, qui n’a pas été choisi au hasard.

Mais Bergeron va au-delà d’un simple (aux deux sens du terme) retournement : la réalité n’est pas non plus Irylliens-méchants, Klaf’throgs-bons. La situation des deux races est indépendante de leurs volontés : la présentation de leurs existences, habilement menée, nous force à conclure qu’ils ne sont ni anges ni bêtes, mais fondamentalement humains. Et il reste le dernier retournement, celui où les supérieurs de la machine reçoivent son rapport. Car la Commission Spéciale de la Diaspora humaine n’a jamais eu l’objectif de secourir ou d’intégrer les races d’Engels-3, loin de là…

Tout juste après cette vision terrible de la véritable nature des hautes autorités humaines, Bergeron nous donnera un dernier aperçu de la vie des Irylliens, qui accentue encore l’ironie de la situation. Si le message éthique de l’auteur est clair, il n’en est pas pour autant prisonnier de la naïveté. On sait que le vrai cynique, c’est celui qui aime profondément l’humanité. Le cynisme amer de « Rêves d’anges » est en fait un cri contre l’intolérance et la cruauté. Certainement le plus réussi et le plus marquant des textes d’Alain Bergeron que j’aie lu. [YM]

  • Source : L'ASFFQ 1991, Le Passeur, p. 25-26.

Prix et mentions

Prix Septième Continent 1991