À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Bien étendu à l’horizontale, le narrateur se souvient des accidents et maladies dont il a été accablé au cours de sa vie : fracture du tibia, péritonite aiguë, pneumonie, gonorrhée, etc. Maintenant qu’il est mort, il regrette ces moments de souffrance qui alternaient avec la joie d’être vivant car rien n’est plus terrible que l’angoisse, que la peur du néant.
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Les narrateurs qui, par-delà la mort, racontent leur vie passée ou leur “nouvelle existence” sont à la mode cette année. Après Louis Jolicœur dans « L’Araignée du silence », Daniel Gagnon dans La Fée calcinée et Stanley Péan dans « Brumes d’automne », voici Jean Désy qui s’y met. Son projet littéraire l’apparente surtout au dernier en raison de son parti pris humoristique.
L’auteur de « Risibles angoisses » cultive la surenchère dans les malheurs à la façon d’un Voltaire pour en arriver à la démonstration par l’absurde que la vie n’a pas de prix et que rien ne vaut la vie. La nouvelle de Désy, en ce sens, est une capsule d’optimiste, une pilule de vitalité, une vitamine de joie de vivre pour maniaco-dépressifs. La posologie ne risque pas de vous tuer, à moins de ne pas supporter le vocabulaire médical de Désy qui met à profit son expérience professionnelle, de ne pas apprécier son humour parfois graveleux et ses envolées sciemment grandiloquentes, de ne pas souffrir la moindre longueur ou baisse (je ne dis pas “baise”) d’intérêt.
Que sont ces quelques irritants en regard de la chance qui nous est donnée d’espérer d’autres lectures, plus substantielles, plus drôles, plus brillantes ? On peut toujours rêver quand on est vivant.
Vraiment, dans le genre familier et un tantinet vulgaire, « Risibles angoisses » atteint un sens de la dérision qui révèle parfois le pathétique de la condition humaine. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 74-75.