À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une femme est entraînée à travers un labyrinthe de grottes par une créature étrange jusqu’à une vallée verdoyante où un homme pêche à la ligne. La femme ne parvient pas à attirer son attention, jusqu’à ce qu’elle mange l’un des poissons contenus dans le panier du pêcheur. Celui-ci entre alors dans une violente colère. Il attrape la narratrice et tente de l’étrangler. Elle parvient à le calmer en lui essuyant le visage avec un pan de sa robe. De retour à son poste d’observation derrière sa fenêtre, la femme aperçoit le pêcheur dans la rue et le reconnaît : c’est son père.
Autres parutions
Commentaires
Ce texte se situe à peine aux limites des genres qui nous intéressent ; c’est un récit onirique destiné à être étalé sur le divan d’un psychanalyste. Y ressurgissent les terreurs et les frustrations de l’enfance : créature poilue effrayante, fuite/poursuite à travers un labyrinthe obscur, présence terrifiante d’un homme adulte à la beauté austère (le père de la narratrice) dont l’enfant n’arrive pas à attirer l’attention, ni par ses pleurs, ni par une fuite désordonnée. Ce n’est que la désobéissance (le vol du poisson) qui attire enfin l’ire paternelle.
En tant que fiction, ce texte raconte une histoire sans queue ni tête puisque le personnage à peine esquissé ne possède aucune présence, ce qui nous empêche de nous y attacher. La conclusion s’avère peu surprenante : le lecteur a compris depuis longtemps que le pêcheur est le père de la narratrice, car celle-ci a affronté l’homme dans un corps d’enfant.
Ce texte apporte bien peu au lecteur, ni histoire, ni émotions. Et, s’il ne s’agit pas d’une fiction, alors ce texte est générateur d’un malaise qu’on n’a certes pas envie de prolonger. Du moins, « La Robe blanche » a-t-elle le mérite de démontrer que Marie Cliche possède une écriture coulante et agréable – si tant est qu’elle parvienne à trouver une histoire à nous raconter. [FP]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 59-60.