À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Un narrateur anonyme vient d’apprendre qu’il est mort. Pire encore, la rumeur veut qu’il ne soit plus tout à fait lui-même. Sa vie change, les autres font davantage confiance à la rumeur qu’à cet individu qui leur est désormais inconnu. De plus en plus puissante, la rumeur finit par contaminer la pensée de tous les humains et par tuer Dieu lui-même. Pour en finir une fois pour toutes, elle annonce la fin de l’Histoire.
Commentaires
Auteur très engagé dans son milieu (scénariste, comédien, dramaturge, journaliste, parolier et historien), Jean-Claude Germain réussit, avec cette très courte nouvelle, à démontrer l’effet dévastateur des rumeurs, petites (sur le perron de l’église) ou grandes (via les médias sociaux), peu importe que l’intention initiale de celles-ci soit de nature inoffensive ou malveillante.
Écrite par une plume au talent indéniable, cette critique sociale s’avère très efficace en personnifiant la rumeur en tant qu’entité qui se répand plus rapidement qu’un virus pour détruire d’abord l’image et, ensuite, la vie d’une personne, puis d’une société, puis de la planète entière. Le lecteur ne peut rester indifférent à la suite de la lecture de cette nouvelle qui amène à réfléchir à ses propres agissements : non seulement en tant qu’individu mais surtout en tant que citoyen, sommes-nous de ceux qui, volontairement ou non, contribuent à donner vie à ce fléau ? Mais après tout, il paraît que ce ne sont que des rumeurs… n’est-ce-pas ? [JR]
- Source : L'ASFFQ 1995, Alire, p. 99.