À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Herbert Morel, chimiste, reçoit la visite d’un employé du paradis qui a besoin de son aide pour corriger une situation embêtante : à la suite d’une confusion dans les dossiers, on aurait demandé à Abraham de sacrifier son fils, Isaac, ancêtre direct de Jésus alors que ce sacrifice était exigé d’un tout autre individu. La décision aurait scandalisé les employés qui se seraient mis en grève. Une première tentative pour modifier l’histoire amène un déroulement nouveau : apparemment, Isaac, malgré sa jeunesse, avait déjà engrossé Rebecca, permettant ainsi au jeune homme d’avoir une descendance. Une nouvelle tentative semble avoir plus de chances de réussir, car Morel est maintenant équipé d’un appareil pour parler hébreu. Malheureusement, la chèvre expiatoire n’apparaît jamais. Et comme il faut quand même une victime…
Commentaires
« Le Sacrifice » est une nouvelle qui fait sourire, suffisamment typique de certains textes d’Hugues Morin pour qu’on soit en droit de se demander quelle est exactement la part de Christian Martin dans la composition. Je n’ai pas réussi, quant à moi, à départager les contributions de chacun.
Nous avons vraiment affaire ici à une grosse blague, mâtinée d’un peu de SF (paradoxe temporel oblige) et d’irréligion. Il faut dire que la donnée elle-même prêtait difficilement à un traitement sérieux et les auteurs devaient bien s’en rendre compte. On pourrait penser, en lisant « Le Sacrifice », à une variété de fantasy à la Unknown (le mélange des genres qui y était courant), mais il est évident que John W. Campbell Jr. aurait exigé des auteurs un peu plus de rigueur (ou un peu plus de discrétion).
Le style est adéquat, certaines répliques particulièrement rigolardes. Quelques effets n’ont pas produit sur moi le résultat escompté, d’autres m’ont paru un peu tirés par les cheveux (la tenue de la jeune femme qui remplace la chèvre, par exemple). Je n’ai pas toujours réussi à suivre le déroulement des événements avec facilité (j’avoue ne pas avoir fait l’effort nécessaire lors de ma première lecture), mais l’effet d’ensemble reste plaisant bien que relativement inoffensif. [GS]
- Source : L'ASFFQ 1998, Alire, p. 113-114.