À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Enfant, le narrateur aimait la compagnie de son oncle Philippe en proie à l’inimitié de ses frères. C’est que l’oncle, né sous le signe du sagittaire, en était une incarnation parfaite. Il maniait l’arc avec dextérité et son physique se conformait à la représentation visuelle du sagittaire. Originaire de « Cowboyerie occidentale » comme il disait, l’oncle Phil finit sa vie prématurément sur les plateaux de tournage d’Hollywood avant d’avoir pu réaliser sa promesse d’amener son neveu prendre une bière dans un bar à sa majorité.
Commentaires
Cette nouvelle de Gilles Pellerin s’inscrit dans le recueil Horoscopiques consacré aux douze signes de l’astrologie. C’est l’une de celles qui épousent le plus étroitement le thème car si, un moment, j’ai pensé qu’il s’agissait de l’existence fabuleuse d’Alexis-le-trotteur, l’auteur n’a pas reculé devant l’audace de mettre en scène une figure mythique de l’Antiquité, un centaure du nom de Philippe.
Comme dans toutes les nouvelles, le récit se divise en deux parties, un prélude et un développement (ou une illustration de la prémisse), qui n’entretiennent pas toujours un rapport évident entre elles. Ici, la première partie se présente comme une parodie des textes qu’on trouve dans les traités d’astrologie pour chaque signe.
L’admiration du narrateur envers son oncle est touchante. C’est d’ailleurs un thème important du recueil : les relations familiales qui constituent des souvenirs heureux de l’enfance, la présence d’un oncle ou d’un parent, figure forte et originale, non conformiste, qui influence positivement l’existence du narrateur.
Texte ludique sur la marginalité, réflexion un peu douce-amère sur l’exclusion, « Sagittaire » est une nouvelle dans laquelle Gilles Pellerin investit moins sa personne (sa vie personnelle en temps de pandémie ou au cours des dernières années comme dans « Poissons », par exemple) mais qui n’en demeure pas moins un texte savoureux et plein de trouvailles langagières sur les multiples sens d’un mot. Un beau travail d’orfèvre. [CJ]