À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Planète Ukasia : Alec Vieusomo, 117 ans, décide de mettre fin à ses jours car, depuis la mort de son meilleur ami, il a perdu tout intérêt pour l’existence qu’il mène au camp-village des vieux militaires retraités. La Constitution garantit à chacun le choix d’une mort rapide mais Alec devra faire un véritable pèlerinage bureaucratique pour accéder à sa fin.
Commentaires
Dans la société bureaucratisée à outrance que présente André Trognée, l’être humain marche vers sa mort comme on marche vers un supermarché. Pas de parcours initiatique ou philosophique : juste une case à cocher. Solitude, mort, amitiés perdues, honneur bafoué sont dilués dans la paperasse administrative. La réalité brute hors de tout sentimentalisme, l’immense solitude et l’humiliation de l’homme déchu sont traitées de façon percutante surtout lorsqu’Alec se heurte à l’intransigeance des fonctionnaires et à la froideur des Biolecs.
Si le texte donne de beaux moments d’écriture, on pourrait lui reprocher une surcharge narrative. On notera en effet que pour authentifier son récit, l’auteur intègre une flopée de détails superflus qui le détournent de son but (le c.v. de Hamib Ouro en est un exemple). Les dialogues manquent parfois de naturel à tel point que certaines répliques défont toute la vraisemblance du personnage.
Dans ce premier texte, André Trognée nous livre la promesse d’une écriture nerveuse qui nous amènera à puiser loin dans les lieux obscurs de notre imaginaire. [ALo]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 181.