À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Une importante multinationale, la SUPEC, convoite sur la planète Enéides-de-Prince-Japhar un territoire de zucchéryne. Cette plante produit une drogue extrêmement rare et dispendieuse tout en étant essentielle au mode d’existence des Adorables, peuple aborigène dont la taille des adultes ne dépasse pas celle d’un humain de cinq ans. Pour les combattre, la société engage un commando de psychopathes spécialisés dans le meurtre d’enfants. Les Adorables n’ont pour se défendre que leur sourire et une minuscule aiguille empoisonnée.
Autres parutions
Commentaires
Camille Bouchard est un autre écrivain qui s’était fait connaître du milieu SF & F à la fin des années 70 pour ensuite s’éclipser pendant six ans. Son retour est d’autant plus apprécié que l’auteur s’était bâti rapidement une bonne réputation.
« Le Sang des enfants » est une nouvelle de SF qui aborde un sujet délicat et qui suscite instantanément l’émotivité : le meurtre des enfants. On n’a qu’à songer à l’indignation de l’opinion publique et au traitement réservé aux tortionnaires d’enfants par les autres criminels pour se rendre compte que l’enlèvement ou le meurtre d’un enfant demeurent un acte tabou.
L’auteur l’attaque pourtant de front, donnant ainsi à sa nouvelle un traitement extrêmement percutant. Elle en choquera plusieurs par son réalisme et sa crudité tandis que certains accuseront sans doute l’auteur d’exploiter le sadisme inhérent à cet acte. Il n’y a pourtant dans ce texte aucune complaisance dans la violence.
Camille Bouchard épouse ici le point de vue du psychopathe comme le faisait Truman Capote dans De sang-froid. On aurait tort de condamner trop rapidement le narrateur car il soulève fort pertinemment la question de la moralité, de la relativité du bien et du mal. Son anomalie en fait sur la Terre un marginal, un assassin, tandis que cette même maladie mentale en fait un soldat efficace sur la planète des Adorables.
L’écriture n’est cependant pas à la hauteur du propos. Il y a beaucoup de mots utilisés à mauvais escient, de phrases boiteuses, de fautes élémentaires de syntaxe. Une pitié de voir ça ! La pratique de l’écriture dramatique et cinématographique n’a pas amélioré le style de Bouchard.
C’est néanmoins le type de nouvelle qu’on garde longtemps en mémoire, surtout qu’elle commence par cet aveu d’une si troublante franchise qu’il en est révoltant : J’adore tuer les enfants. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 42.