À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Solaris
Genre
Fantasy
Longueur
Novelette
Paru dans
Solaris 105
Pagination
20-28
Lieu
Ville-Marie
Année de parution
1993
Support
Papier

Résumé/Sommaire

Alors que Marzel revient de la chasse au faucon, une nymphe cherche à l’attirer dans ses rets. Il résiste et rentre préparer son costume en vue des Équinoctiales. Le jour de la fête, Marzel participe aux épreuves. Mais sa concentration est affectée lorsqu’il aperçoit la nymphe parmi la foule. Il se lance à sa poursuite et découvre le leurre. À la dernière épreuve, la nymphe revient le hanter. Il est pris au piège.

Marika veille sa mère inconsciente, branchée à d’étranges appareils dans un hôpital. Seule l’image du Gentil Seigneur, sur le mur de la chambre, lui est familière. Marika ne ressent jamais le besoin de dormir ni de manger. Elle ne doit pas attirer l’attention sur ces particularités, car elle et sa mère semblent déjà suspectes aux yeux des autorités religieuses. Après avoir débranché sa mère, Marika sent son corps se métamorphoser : des pointes blanches émergent sur ses bras. Lorsque les médecins surgissent, l’enfant s’enfuit. Elle rejoint le toit et s’envole. L’envoyé de l’Église l’atteint en plein vol avec son arquebuse.

Par son chant télépathique, Anyo attire des inconnus jusqu’à lui. L’Écarlate et Sara les vident alors de leur sang. Tel est le mode de vie de ces trois Doriandres. Mais un jour, la proie (un oiseleur) s’avère récalcitrante. L’homme résiste et lance son faucon sur l’Écarlate. Des gardiens interviennent, tuent les deux vampires. Seul Anyo, par la force de ses pouvoirs, réussit à s’enfuir. Loin de la cité, il donne naissance à deux autres créatures pour le moins étranges.

Autres parutions

Commentaires

« Le Sang et l’oiseau » est une longue nouvelle constituée de trois intrigues indépendantes avançant en parallèle. C’est comme s’il s’agissait de trois facettes d’un même univers dont les mœurs et les créatures restent énigmatiques. Car nous ne connaîtrons jamais les motivations de ces personnages à l’identité trouble : nous ne sommes que de passage dans ces mondes durs et obscurs.

Les trois histoires ont en commun une atmosphère lourde et mystérieuse et quelques grands thèmes : la métamorphose (mutation), la chasse, la souffrance, la peur et la mort. La tension y est constante. Les personnages marchent sur la délicate frontière qui sépare le royaume des vivants de celui des morts. Il suffit d’un petit bruit de papier que l’on déchire pour que le sang se mette à couler. Un détail à peine perceptible que l’on retrouve dans les trois intrigues. Tout comme l’oiseau, relié à la poursuite et à la lutte pour la survie. Le texte s’ouvre d’ailleurs sur l’image d’un faucon pris au piège. Marzel lui brise le cou avant de lui sectionner les pattes. Le ton est donné : les pièges seront constants (chant, illusions, mensonges), sans pardon. Et les ruses parfois machiavéliques.

Yves Meynard explore le versant noir de la fantasy. Il met en scène des personnages inquiétants, complexes, confrontés à des situations extrêmes. L’angoisse des victimes devient bien palpable lorsque tombent les masques et qu’éclate la vérité. Trop tard. Toujours trop tard. Car les monstres – des mutants peut-être – ne se révèlent dans toute leur horreur qu’à la toute fin.

Malgré son caractère en apparence inachevé (le fait que les trois intrigues ne se rejoignent jamais crée un effet déstabilisant), « Le Sang et l’oiseau » exerce une totale fascination. La matière est riche, et le talent de Meynard, indiscutable. Et l’on se prend à rêver au(x) roman(s) qu’il saurait tirer de cette histoire à trois têtes. C’est que le désir de mieux comprendre les règles qui régissent ces sociétés demande à être rassasié. [RP]

  • Source : L'ASFFQ 1993, Alire, p. 138-139.

Prix et mentions

Prix Boréal 1994 (Meilleure nouvelle)

Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois 1994