À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le père Ducap raconte l’histoire de son oncle par alliance, Michel Babylas. Celui-ci tenait une auberge prospère avec sa femme Lucie Dupincourt dans la région de Lotbinière. Cupide et asocial, le couple n’avait qu’un fils parti faire fortune dans le monde. Un soir, un jeune voyageur demande le gîte et confie à ses hôtes une sacoche remplie d’argent et d’or. Appâté par cette fortune, Babylas tue le jeune homme. Il apprend plus tard que c’était son fils. À sa mort, les voisins qui pénètrent dans son auberge entendent une voix terrible et mystérieuse qui répond à l’oraison : « Requiescat in pace ! »
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Cette quatrième partie de La Maison hantée, publiée en 1899, contient un enseignement moral sur la cupidité qui n’est pas sans rappeler quelques paraboles de l’Évangile. L’auteur y va d’ailleurs d’une tirade sur la foi et la religion, sur la croyance en Dieu. Il semble que ce soit là une propension de Pamphile LeMay qui aime se faire philosophe et discourir sur le peuple, sur la vie.
Le penseur éclipse le conteur dans des passages comme celui-ci : « La religion n’enraie pas le progrès, elle le dirige ; la foi n’emprisonne pas la liberté, elle lui donne des ailes ; la charité ne mine pas les institutions financières, elle leur demande un noble emploi de leurs richesses. »
Malgré sa volonté d’écrire un récit populaire, LeMay se laisse donc parfois emporter par des considérations plus élitistes, à quoi il faut attribuer aussi cette allusion aux premiers vers du second livre de L’Énéide. Cette citation latine nous rappelle fort à propos que le latin était alors la langue de l’élite.
En comparant ce conte à un autre récit de LeMay, « Le Loup-garou », il est possible de voir dans le discours de l’auteur l’ébauche d’un système de valeurs. La cupidité et le meurtre sont des fautes beaucoup plus graves que le manquement aux rites religieux. [CJ]
- Source : Le XIXe siècle fantastique en Amérique française, Alire, p. 125-126.