À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Le narrateur raconte comment, en cet été 1999, la ville de Drummondville est devenue un endroit idyllique où règnent l’harmonie et le bonheur de vivre.
Commentaires
J’aime l’utopie pour la générosité et la noblesse de ses idées quand elles ne sont pas encore contaminées par les systèmes idéologiques. J’aime l’utopie parce qu’il est important que l’être humain puisse rêver. Mais ici, dans le court texte de Pol Danheux, la description de la société est tellement naïve que le propos en devient ridicule. Le centre-ville de Drummondville est devenu un grand mail piétonnier ; les parcs Saint-Frédéric et Woodyatt ont été réunis et les gens ont accès à la rivière Saint-François ; le conseil de ville rencontre deux fois par mois les citoyens, etc.
Tout cela est censé se passer en 1999 ! Le côté naïf n’aurait pas été pour autant atténué mais l’auteur aurait pu prendre un peu de recul et camper son récit « pastoral » au milieu ou à la fin du XXIe siècle. À vrai dire, les propos de ce doux rêveur écologique auraient mieux cadré dans un essai mais Danheux s’est sans doute dit que la fiction convenait davantage à son projet : point n’est besoin d’expliquer de façon rationnelle et convaincante comment un tel changement de comportement des humains peut être possible en si peu de temps.
Le texte de Danheux s’inscrit dans un numéro spécial de la revue Ébauches consacré à Drummondville. S’y trouve donc en creux une critique de l’aménagement urbain dont les erreurs ne sont pas exclusives à cette ville. Le message est universel – le phénomène de béatitude sociale est d’ailleurs mondial – mais il est évident que le texte, par ses allusions à la géographie locale, parle davantage aux gens de la place. Pourtant, il ne m’a guère rejoint – pour être honnête, il m’a plutôt arraché quelques bâillements – même si je connais très bien la ville. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1992, Alire, p. 65.