À propos de cette édition

Éditeur
XYZ
Titre et numéro de la collection
Pictographe - 2
Genre
Fantastique
Longueur
Nouvelle
Paru dans
Outre ciels
Pagination
63-79
Lieu
Montréal
Année de parution
1990
Support
Fac-similé

Résumé/Sommaire

Deux petites filles, l’une gitane, l’autre de la race de ce pays engoncé dans le catholicisme. Une petite boîte, aussi, dont il ne faut jamais remettre le couvercle sinon on ne pourra jamais plus l’ouvrir.

Sœur Albert-le-Grand, la petite fille devenue grande et laide et honteuse du secret qu’elle recèle, et son neveu devenu évêque, son neveu qui l’appelle encore tante Bottine, prolongeant le calvaire, la malédiction jusqu’au couvent où elle s’est cachée.

Deux petites filles qui, comme toutes les petites filles, se jurent de ne pas révéler des secrets, mais il y en a toujours une qui. Albertine a trahi Aziza pour obtenir la petite boîte ; Aziza et sa mère meurent brûlées vives. C’est le traitement réservé aux sorcières. Et la petite boîte qui, sous les cendres, appartient enfin à Albertine… mais à quel prix !

Enfin, un antiquaire, bonimenteur comme il se doit, qui offre une toute petite boîte impossible à ouvrir, et dans laquelle on entend… mais ce n’est encore qu’un truc technique, se dit Albert Legrand qui n’achètera pas.

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Commentaires

Dans un pays comme le nôtre, enrégimenté jusqu’à tout récemment dans l’armée catholique, les textes fantastiques mettant en scène les mythes religieux sont légion. Quant à leur originalité…

Pierre Karch, qui poursuit l’élaboration d’une œuvre où le fantastique a la place belle, prend parti de sortir des sentiers battus et nous offre un très beau texte où fond et forme s’entendent comme larrons en foire.

Compartimentant l’histoire en quatre temps bien distincts, soit la jeunesse d’Albertine, la mort d’Aziza, Soeur Albert-le-Grand et, enfin, beaucoup plus loin dans le futur – notre présent à n’en pas douter –, l’auteur tisse les scènes avec suffisamment d’élégance pour à la fois créer un suspense et dévoiler brillamment les atmosphères différentes qui gèrent chaque moment temporel.

Si on ajoute à cela l’originalité du propos, la force de certaines scènes – celle, entre autres, où tous les prisonniers se mettent à crier Bottine, Bottine, Bottine –, la révélation finale d’une force remarquable – la Sainte Trinité en boîte, faut quand même le faire ! – et le recours approprié aux dialogues à tous les moments présentés, on ne peut que crier à la réussite.

Une belle preuve que la religion catholique et ses mythes peuvent encore soutenir une littérature fantastique comme ils l’ont fait au siècle précédent. Et sans contrainte ni tabou, cette fois-ci ! [JPw]

  • Source : L'ASFFQ 1990, Le Passeur, p. 106.