À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Robert, marié à Diane depuis bientôt sept ans, tue sa femme qu’il ne peut plus supporter. Cependant, même s’il enferme son corps dans une malle cadenassée, Diane ressuscite et vient le narguer. Il la tue à plusieurs reprises mais le résultat est toujours le même. Arrive le jour de leur septième anniversaire de mariage…
Autres parutions
Commentaires
Dépassée la production prolifique de Daniel Sernine au début de la vingtaine ! Stanley Péan n’éprouve pas d’angoisse face à la page blanche ou alors, la seule façon qu’il connaît de la combattre, c’est d’écrire continuellement. Un jour, pas un critique de L’ASFFQ ne pourra y échapper : chacun aura un texte de Péan à commenter.
Dans une note de la rédaction précédant « Septième anniversaire », il est dit que l’auteur a voulu, « dans un pastiche vitriolique sur les relations conjugales », imaginer ce qu’aurait donné une collaboration entre l’Américain Richard Matheson et Albert Camus. De celui-ci, on ne relève guère qu’une application du mythe de Sisyphe dans la répétition du meurtre à laquelle est contraint Robert. L’influence du premier, à qui Péan voue une grande admiration, est nettement plus présente car la nouvelle pratique un fantastique placé sous le signe de l’humour noir. Toutefois, ces traces d’humour ne se manifestent pas assez tôt dans la nouvelle de sorte que la fin apparaît en rupture de ton avec ce qui précède.
Les retours à la vie successifs de Diane n’ont qu’une fonction : préparer la chute de la nouvelle qui expose la futilité du différend opposant les deux conjoints. Cela désamorce la gravité du texte et dispense Stanley Péan d’avoir à fouiller les véritables raisons qui ont entraîné l’éclatement du couple. L’auteur ne nous livre que le détail, insignifiant en soi, qui a fait déborder le vase.
Le choix de Stanley Péan apparaît dans « Septième anniversaire » comme une facilité regrettable. L’humour noir n’est pas nécessairement synonyme de superficialité. [CJ]
- Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 132.