À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Enfermé dans un mystérieux complexe hospitalier et carcéral, un déviant appelé Claude s’enfuit à travers les couloirs gris de l’éther, se nourrissant de petits animaux qu’il tue avec son arbalète à aiguilles. Surmontant son aversion, il se jette dans des fosses qui lui permettent de changer constamment de niveaux. Plus il s’approche du niveau un, plus le cube vert qu’il a dérobé perd de son opacité. Le personnel du complexe observe avec inquiétude les manœuvres du fugitif, car le conditionnement subi par Claude ne semble pas entièrement efficace. Parvenu enfin au niveau un, Claude est coincé par l’équipe partie à sa recherche, puis il réussit à s’évader en détruisant le cube.
Commentaires
Malgré son écriture qui s’amollit par moments, j’ai éprouvé un plaisir certain à lire cette nouvelle. Mais j’avoue n’avoir pas compris tout ce qu’elle raconte.
J’ai quand même compris son titre qui fait allusion au célèbre jeu de Serpents et Échelles (quand les dés m’envoient à une case avec échelle, je monte ; quand c’est une case avec serpent, je descends ; arrivé à la dernière case, celle d’en haut à gauche, j’ai gagné). Serpents sans échelles signifie que le fugitif est condamné à descendre constamment d’un niveau à un autre, sans jamais avoir la possibilité de remonter.
J’ai aussi compris que Claude avait été incarcéré à cause d’une différence et que le cube volé lui a permis de quitter cet enfer. Ayant compris cela, je reste néanmoins avec plusieurs questions auxquelles, il me semble, le texte de Jacques Saint-Pierre ne répond pas. Comment le cube a-t-il permis à Claude de s’évader ? D’où vient ce cube que le personnel du complexe tenait tant à récupérer ? Quelle est la fonction de ce complexe hospitalier et carcéral et quelle est l’utilité de ces niveaux superposés ? De quelle différence Claude souffre-t-il ? Et surtout, surtout, qu’arrive-t-il dans le dernier paragraphe ? (Je comprends que Claude est dans son lit et que quelqu’un entre dans sa chambre, mais le reste m’échappe.)
Souvent, l’ambiguïté d’un texte fait partie de sa richesse. En ce qui me concerne, j’ai besoin d’un minimum d’informations claires pour pouvoir dire qu’une œuvre me plaît. Et ce minimum fait défaut ici.
La nouvelle n’est pourtant pas sans qualités. Saint-Pierre a su créer et maintenir un bon suspense. Il a aussi fait preuve d’une forte imagination en inventant l’horrible microcosme où se débattent ses personnages. [DC]
- Source : L'ASFFQ 1986, Le Passeur, p. 125.