À propos de cette édition

Langue
Français
Éditeur
Pierre Tisseyre
Genre
Fantastique
Longueur
Novelette
Paru dans
La Contrainte
Pagination
75-118
Lieu
Montréal
Année de parution
1976
Support
Papier

Résumé/Sommaire

La narratrice suit des cours de mah-jong chez K, un Chinois. Étourdie par la chaleur moite du salon-serre où ont lieu les leçons, elle s’évanouit pour se réveiller deux jours plus tard dans une maison inconnue. Elle qui joue depuis trop longtemps à confondre rêverie et réalité n’arrive plus à les démêler. A-t-elle vraiment vu un dépôt blanchâtre au fond de sa tasse de thé ?

Les leçons de mah-jong continuent, données maintenant par S, le fils de K. S et ses associés semblent bien préoccupés de savoir où se trouve le jeu que la narratrice utilisait d’ordinaire. Ils s’introduisent de force chez elle et la malmènent. Ayant mis la main sur le jeu, ils démontent chaque pièce, dont l’intérieur recèle un soupçon de poudre blanche. La narratrice reprend conscience à l’hôpital, prisonnière d’un plâtre. Terrifiée par la visite du domestique de K qui lui apporte un nouveau jeu de mah-jong en guise d’excuse, elle n’arrive pas à se faire comprendre de l’infirmière, qui lui injecte un calmant la plongeant à nouveau dans les eaux malsaines de la serre chaude…

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Commentaires

Voici un texte présentant un beau va-et-vient entre le rêve et la réalité. Servi par la prose de Claudette Charbonneau-Tissot (Aude), le témoignage de la narratrice est bien sûr noyé dans sa subjectivité. Elle ne donne jamais l’impression de mentir, mais ses facultés ne lui permettent pas de départager le vrai du faux. Si le début de la nouvelle semble relever d’un fantastique urbain très (trop) classique, elle prend une tournure bien plus intéressante avec l’arrivée d’une intrigue policière sans doute un peu trop carrée pour être vraie.

Il y avait risque de sombrer dans le cliché d’exotisme, un péché beaucoup plus réprouvé à notre époque que lors de la publication de cette nouvelle. Je crois que l’auteure en était pleinement consciente et que cela devient un élément de doute supplémentaire qui se glisse dans le texte. Ainsi, les reliques exposées dans une pièce-musée de la maison de K se révèlent à la deuxième visite être de pâles contrefaçons. On peut y voir l’irruption de la réalité décevante qui remplace les fantasmes de la narratrice.

Il reste impossible de trancher ; le texte nous emmène dans un rêve de fièvre humide et glauque, où reviennent des images obsédantes. Comme la narratrice à la toute fin, le lecteur en reste prisonnier. C’est réussi. [YM]