À propos de cette édition
Résumé/Sommaire
Pour découvrir les causes d’un mal qui la ronge, Perrine Blanc décide de se confier aux soins du Prince du Sommeil, Mathieu Levant, son amant et son partenaire dans une affaire de commerce onirologique. Il soutient que son traitement de sept rêves révèle avec exactitude les obsessions les plus profondes de la personne analysée. Étendue sur le lit où elle fut conçue, Perrine remonte le temps, revivant divers épisodes de son passé, puis subit un curieux transfert.
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Commentaires
Le fantastique des « Sept rêves et la réalité de Perrine Blanc » réside dans la surimposition et dans l’investissement de plusieurs niveaux de spatio-temporalité par un seul et même personnage. Évidemment, le discours ne dit pas si Perrine vit vraiment, dans un réel reconstitué, ces moments de régression. En revanche, le texte est plus explicite quant au contexte entourant la mort et la renaissance d’une Perrine plongée le jour de son 30e anniversaire (le 1er octobre 1978) dans son septième rêve qui la transporte la veille de sa conception (le 1er janvier 1948) dans la chambre et même le lit d’Emma Brisebois au rez-de-chaussée de la maison qu’habitent ses parents. Tout se passe comme si la mort précédait la vie et que la vie après la mort existait sous une forme empruntée au passé.
C’est donc dire toute la complexité de l’écriture de Carpentier qui, sortant des sentiers battus du fantastique, s’alimente pourtant à même ce qui constitue la vie dans ce qu’elle a de plus commun à tous les hommes. Fondée sur les méandres de la psychologie, cette nouvelle porte les marques d’une individualité qui cherche à pénétrer, par l’écriture, au plus profond de la perception de l’irréel. Là précisément se fait la jonction avec le collectif. Descente vertigineuse dans l’inconscient, « Les Sept rêves et la réalité de Perrine Blanc » a intérêt à être lu car en rendre compte risque de trop simplifier le texte ou d’en rendre mal la vérité qu’il garde comme un secret. [MLo]
- Source : L'ASFFQ 1987, Le Passeur, p. 59-60.