À propos de cette édition

Éditeur
Logiques
Titre et numéro de la collection
Autres mers, autres mondes - 3
Genre
Science-fiction
Longueur
Anthologie
Format
Livre
Pagination
305
Lieu
Montréal
Année de parution
1988
Support
Papier

Résumé/Sommaire

[10 SF]
Impressions de Thaï Deng, de Jean-Pierre April
Travail de nuit : spectateur, de Michel Bélil
Les Crabes de Vénus regardent vers le ciel, d'Alain Bergeron
La Vie de faubourg, de Bertrand Bergeron
La Vie sur Mars, de Jean Dion
Coineraine, d'Agnès Guitard
L'Ourlandine, d'Annick Perrot-Bishop
Dans la forêt de vitrail, d'Esther Rochon
Monsieur Olier devient ministre, de Daniel Sernine
2500, de Jean-François Somcynsky

 

Commentaires

Proposer un bilan de la science-fiction québécoise en laissant tout simplement parler les textes de ses meilleurs représentants, voilà le projet tout à fait légitime et louable de SF : Dix années de science-fiction québécoise. Mais ce faisant, Jean-Marc Gouanvic poursuit aussi un autre objectif : rendre hommage au travail obscur, mais précieux, des artisans de l’édition québécoise de SF dans le fandom sans qui cette littérature n’aurait sans doute pas vu le jour. Et cela s’imposait, à mon avis, de souligner l’importance capitale des revues spécialisées comme lieux éditoriaux dans la naissance de la SFQ. Il faut bien rendre à César ce qui appartient à César.

Toutes les nouvelles, à l’exception d’une seule, ont paru initialement dans les revues Solaris et imagine… ou dans l’anthologie annuelle Espaces imaginaires. C’est tout à l’honneur de Jean-Marc Gouanvic d’avoir réussi à réunir une distribution aussi solide tout en assurant un équilibre au plan de la représentativité des lieux d’édition. En plus de ces considérations, il lui fallait aussi tenir compte de la disponibilité des textes, ce qui oblige souvent l’anthologiste à modifier ses choix. Cela expliquerait, semble-t-il, l’absence regrettable d’Élisabeth Vonarburg au sommaire. Mais qui aurait dû céder sa place ? Pour compliquer davantage sa tâche, Gouanvic aurait pu s’imposer de retenir une nouvelle par année. Entreprise insurmontable, semble-t-il, puisque les années 1980, 1982 et 1984 ne sont représentées par aucun texte.

Pour bâtir son sommaire, l’anthologiste a eu la modestie de consulter à gauche et à droite. J’ai été moi-même appelé à décliner les noms des dix auteurs qui se devaient, à mon avis, de figurer dans cette anthologie “historique”. Ce serait faire preuve de mauvaise foi que de critiquer le choix final de l’anthologiste, un choix au demeurant très éclairé.

La seule réserve que je voudrais formuler au sujet du travail de Gouanvic concerne non pas sa sélection mais sa courte présentation de l’ouvrage. Il dit : « Certes, elle [la SFQ] est encore jeune, mais en dix ans elle a atteint une maturité remarquable. » Cette affirmation laisse croire que la SFQ est née il y a dix ans alors que sa véritable naissance se situe plutôt en 1974 avec la création de la première revue spécialisée, Requiem. Il est peut-être plus commode de faire remonter sa naissance à 1979, année de la fondation d’imagine… comme par hasard, mais cela constitue une ten­tative de réécriture de l’Histoire même s’il n’en demeure pas moins que 1979 est une année déterminante dans le développement de la SFQ (création de Pour ta belle gueule d’ahuri et d’imagine…, tenue du premier congrès annuel Boréal et du premier atelier d’écriture SF).

En attendant la petite histoire du fandom québécois à travers ses ani­mateurs et ses créateurs les plus actifs, voici donc la première anthologie véritablement représentative de sa vitalité et de son dynamisme. Une réussite tout à fait exceptionnelle. [CJ]

  • Source : L'ASFFQ 1988, Le Passeur, p. 80-81.

Références

  • Archaw, Mike, Solaris 83, p. 18-20.
  • Gadbois, Vital, Québec français 75, p. 84.
  • Hamel, Christine, XYZ 18, p. 73-74.
  • Labelle, Francine, Québec français 74, p. 16.
  • Lacroix, Pierre, Solaris 83, p. 18.
  • Lord, Michel, Lettres québécoises 53, p. 31-32.
  • Melançon, Christiane, imagine… 47, p. 76-79.
  • Pettigrew, Jean, Nuit blanche 35, p. 16.